Art et culture

L'appel au boycott culturel d'Israël dénoncé par 1200 personnalités d'Hollywood

Cet appel au boycottage «amplifie la propagande antisémite» et relève d’une «désinformation qui défend une censure arbitraire».

Publié

Des manifestants se rassemblent lors d'une manifestation en soutien aux Palestiniens appelant à un cessez-le-feu à Gaza, le 10 mars 2024, dans le quartier hollywoodien de Los Angeles. Des manifestants se rassemblent lors d'une manifestation en soutien aux Palestiniens appelant à un cessez-le-feu à Gaza, le 10 mars 2024, dans le quartier hollywoodien de Los Angeles. (AP Photo)

Quelque 1200 membres de l’industrie cinématographique américaine s’élèvent, dans une pétition, contre l’appel au boycottage d’institutions culturelles israéliennes signé par des milliers d’acteurs et réalisateurs, dont Javier Bardem ou Emma Stone, pour dénoncer la guerre à Gaza.

Cet appel au boycottage «amplifie la propagande antisémite» et relève d’une «désinformation qui défend une censure arbitraire», estime la pétition révélée jeudi par l’hebdomadaire Variety et signée par l’acteur Liev Schreiber, la comédienne Jennifer Jason Leigh ou le PDG de FOX Entertainment Global Fernando Szew.

Début septembre, sous la bannière du collectif Film Workers for Palestine, des milliers d’artistes se sont engagés à cesser toute collaboration avec des institutions culturelles israéliennes (festivals, producteurs, diffuseurs…) «impliquées dans le génocide et l’apartheid contre le peuple palestinien».

La pétition lancée en réponse affirme que ce boycottage risque toutefois de toucher «les voix qui cherchent précisément à trouver un terrain d’entente» en Israël et relève d’une «forme de punition collective (…) inefficace».

Les signataires dénoncent par ailleurs, dans l’appel au boycottage, l’emploi des termes «nébuleux» de «complicité» ou «d’implication».

«Qui va décider quels cinéastes israéliens et quelles institutions cinématographiques sont +complices+? Un comité maccarthyste qui fait des listes noires? Ou la +complicité+ est-elle juste un moyen de boycotter tous les Israéliens et les sionistes (…) quoi qu’ils créent ou pensent», accuse la tribune.

L’appel de Film Workers for Palestine, qui revendique désormais quelque 8 000 signataires, avait tenté de répondre à cette objection en définissant des exemples de «complicité»: cela «inclut le fait de dissimuler (traduction de whitewash, NDLR) ou de justifier le génocide et l’apartheid et/ou de s’allier avec le gouvernement qui le commet», indique le texte.

Ces dernières semaines, de plus en plus de cinéastes, musiciens ou écrivains occidentaux ont appelé à un boycottage culturel d’Israël en raison de la guerre à Gaza, suscitant l’inquiétude de certains artistes israéliens qui affirment lutter contre le gouvernement de Benjamin Netanyahu.