C'est une «petite équipe» qui a examiné «différentes options», ce qui a mené à la recommandation de fermer les entrepôts d'Amazon au Québec, a témoigné jeudi un dirigeant d'Amazon Canada devant le Tribunal administratif du travail.
Jasmin Begagic, directeur des opérations pour le Canada chez Amazon, en était à sa deuxième journée de témoignage devant le Tribunal depuis le 26 septembre.
La juge administrative Irène Zaïkoff entend les plaintes de la CSN, qui conteste la fermeture des entrepôts au Québec du géant du commerce, annoncée en janvier dernier, et la perte de 1700 emplois qui en a résulté, sans compter les emplois indirects chez les livreurs sous-traitants.
La CSN allègue que ces fermetures visaient à couper court à sa campagne de syndicalisation des entrepôts d'Amazon au Québec, alors qu'elle avait réussi à syndiquer les travailleurs d'un entrepôt, à Laval, en mai 2024.
La centrale syndicale demande au Tribunal d'annuler la décision de fermer les entrepôts et d'ordonner à Amazon de rappeler les salariés au travail. Elle réclame aussi des dommages moraux et exemplaires, en plus d'indemnités pour la perte d'emploi pour chaque salarié touché.
Amazon soutient avoir pris cette décision pour modifier son modèle d'affaires et épargner ainsi des millions de dollars.
Plus tôt dans la journée, M. Begagic avait témoigné du fait que la question de la syndicalisation de certains travailleurs d'Amazon au Québec avait bel et bien été évoquée lors de réunions de la direction, mais pas dans les détails.
Interrogé par l'avocate de la CSN, Me Ioanna Egarhos, au sujet de la campagne de syndicalisation au centre de distribution de Lachine, appelé YUL2, il ne se souvenait cependant pas de qui avait abordé la question, lors de la réunion, ou de quelle façon. «Je savais qu'il y avait une certaine activité» à l'établissement, mais «dans le détail, non», a-t-il affirmé.
Pour ce qui est de l'entrepôt de Laval, soit celui où les travailleurs avaient obtenu un certificat d'accréditation syndicale, au printemps 2024, il a expliqué que le dossier ne relevait pas de lui, mais du service juridique, puisqu'il y avait alors eu une décision du Tribunal administratif du travail pour la reconnaissance du syndicat.
L'audition de la cause doit se poursuivre la semaine prochaine.

