Les états financiers du gouvernement québécois ont été révisés à la hausse pour l'année 2024-2025, alors que le solde budgétaire prévu pour la prochaine année est maintenu.
Le ministre des Finances, Eric Girard, a publié vendredi les comptes publics du gouvernement pour l'année financière qui s'est terminée au 31 mars.
Le rapport indique que les états financiers pour 2024-2025 présentent un déficit comptable de 5,2 milliards $, ce qui correspond à 0,8 % du PIB.
Il s'agit d'un progrès par rapport au déficit comptable précédent, qui s'élevait à 6 milliards $, soit 1 % du PIB, en 2023-2024.
En ce qui concerne le déficit budgétaire après la prise en compte des versements des revenus consacrés au Fonds des générations, celui-ci s'élève à 7,6 milliards $, soit 1,2 % du PIB.
Il était de 8 milliards $, ou 1,4 % du PIB, en 2023-2024 après la contribution au Fonds des générations.
«Les résultats affichés dans les comptes publics confirment que la situation financière pour l’année 2024-2025 est révisée positivement de 2,9 milliards de dollars grâce à une hausse des revenus de près de 1 milliard de dollars et à une diminution de la croissance des dépenses de 7,7 % à 6,4 %», a réagi le ministre Girard par communiqué.
Ce dernier a par ailleurs confirmé que l'objectif du gouvernement Legault demeure le retour à l’équilibre budgétaire d’ici 2029-2030.
Le ministère des Finances projette un déficit comptable pour 2025-2026 inchangé par rapport à la prévision du budget de mars 2025.
Il demeure donc à 11,4 milliards $, soit 1,8 % du PIB.
En tenant compte des versements au Fonds des générations, le déficit budgétaire reste à 13,6 milliards $, ou 2,2 % du PIB.
Girard confiant, mais prudent
S'exprimant en point de presse en marge du caucus des députés de la Coalition avenir Québec, à Gatineau, le ministre Girard a qualifié ces données de «très bonnes nouvelles pour le Québec», tout en se montrant prudent pour les mois à venir.
«Les déficits 2023-2024, 2024-2025 sont inférieurs à 1 % du PIB, donc raisonnables, et quand on regarde l'ensemble des provinces, nous sommes à la bonne place. C'est quand même une très bonne nouvelle pour le Québec. On avait prévu 11 milliards $ de déficit, on finit à 7,6.»
Pour l'année financière en cours de 2025-2026, dans un contexte de conflit commercial avec les États-Unis, «on ne change pas notre estimé pour l'instant. On est en train d'évaluer la situation. La plupart des provinces se sont détériorées; dans notre cas, le cadre financier tient bien. (...) Les revenus et les dépenses sont en ligne.»
Selon le ministre Girard, tout dépendra pour le Canada et le Québec de la renégociation à venir de l'Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM).
«Présentement, on a une exemption, qui est liée à l'Accord Canada-États-Unis-Mexique, sur 85 % des biens. Alors l'économie est faible, mais le fait qu'on a une exemption, (....) l'économie se maintient. On a eu un bon premier trimestre, on a eu un deuxième trimestre difficile.
«On sait qu'il y aura un examen de l'accord (...) et c'est certain qu'on a besoin que l'accord tienne. Ce serait très difficile pour l'économie canadienne, pour l'économie québécoise, si l'accord n'était pas maintenu.»
