La Direction de santé publique (DSP) du CIUSSS de la Capitale-Nationale signale une hausse des cas de syphilis infectieuse sur son territoire, une situation qu'elle juge «préoccupante».
Selon les données fournies par la DSP, 169 cas de syphilis infectieuse — une infection transmissible sexuellement et par le sang (ITSS) — ont été déclarés entre le 1er janvier et le 4 novembre dernier, soit une vingtaine de plus qu'à pareille date en 2024.
«Avec un taux d’incidence de 21,4 cas par 100 000 personnes, la Capitale-Nationale se classe au 3e rang des régions du Québec, bien au-dessus du taux provincial de 13,0 cas par 100 000 personnes. De plus, tout indique que 2025 pourrait battre des records pour le nombre de cas déclarés de syphilis infectieuse», précise-t-on dans un communiqué publié mercredi.
Ce n'est pas la première fois cette année que la DPS du CIUSSS de la Capitale-Nationale alerte les gens sur la situation de la syphilis alors que l'organisation a aussi fait une sortie publique à ce sujet en septembre dernier.
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La Direction de santé publique du CIUSSS de la Capitale-Nationale indique que si 90% des infections sont déclarées chez les hommes et que la majorité touche des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, il n'en demeure pas moins que les autorités en matière de santé observent aussi une croissance des infections chez les femmes (15 cas en 2025, soit 8,9 %).
Pour la santé publique, cette situation est aussi préoccupante, car il existe un risque de transmission de la mère au fœtus durant la grossesse. «Au cours des deux dernières années, quelques cas (moins de 5) de syphilis congénitale ont été déclarés», explique-t-on.
Mieux vaut prévenir
La Direction de santé publique du CIUSSS de la Capitale-Nationale tient à rappeler l'importance d’utiliser les méthodes barrières lors des rapports sexuels avec de nouveaux partenaires, comme les préservatifs masculins et féminins. De plus, elle incite les personnes ayant eu des relations sexuelles avec de nouveaux partenaires à consulter un professionnel de la santé pour passer un test de dépistage des ITSS.
«La syphilis est souvent méconnue. Elle peut avoir des conséquences graves si elle n’est pas traitée. Le dépistage et l’utilisation des méthodes barrières restent essentiels pour se protéger et protéger ses partenaires», rappelle Dre Nathanaëlle Thériault, médecin spécialiste en santé publique.
La DSP souligne par ailleurs que la syphilis ne présente pas toujours de symptôme et peut être confondue avec d’autres maladies. «La seule façon de savoir si l’on est infecté est de se faire dépister, un service gratuit et confidentiel», explique-t-on.
Selon les spécialistes, le dépistage est particulièrement recommandé au début de la grossesse pour toutes les femmes enceintes et après des relations sexuelles avec un partenaire anonyme ou avec trois partenaires ou plus dans la dernière année.

