Les cas d’infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), comme la syphilis et l’hépatite B, ont bondi de manière «préoccupante» au cours des dernières années dans la région de Québec.
Selon les récentes données du CIUSSS de la Capitale-Nationale et du CISSS de Chaudière-Appalaches, 170 cas de syphilis ont été identifiés en 2024 dans la région de la Capitale-Nationale, contre 48 ans en 2020. Il s’agit d’une hausse de 355%. En Chaudière-Appalaches, on a connu une hausse de 262% en autre ans, alors que les cas sont passés de 29 à 76.

«Ce n’est pas une maladie banale», a mentionné la Dre Nathanaëlle Thériault, médecin spécialiste en santé publique au CIUSSS de la Capitale-Nationale. «C’est une infection qui se transmet de plus en plus vers les populations hétérosexuelles, notamment chez les femmes. C’est une grande source de préoccupation, car on ne veut pas avoir de cas chez nos petits bébés.»
Et pourtant, on annonçait à la fin des années 1990 que la syphilis était sur le point de s’éteindre. Que s’est-il passé depuis les 30 dernières années?
L’infirmière clinicienne Marie-Christine Dubé explique que les relations sexuelles entre étrangers ont grandement augmenté depuis les dernières années. On ajoute que les applications de rencontre ont augmenté les chances de contacts sexuels avec une personne infectée.
Puisque les traitements sont désormais accessibles, Mme Dubé avance que les gens «ont peut-être moins peur» de contracter la maladie.
«Si une syphilis se complique, il peut y avoir des atteintes pour les yeux et le cerveau. Ça peut être extrêmement dangereux.»
Et pour l’hépatite B, le nombre de cas a explosé. On rapporte des hausses de 485% dans la Capitale-Nationale et de 220% en Chaudière-Appalaches.

Bien que la majorité de la population québécoise est adéquatement vaccinée contre l’hépatite B, Mme Dubé explique que les personnes qui immigrent au Québec peuvent provenir de pays où la vaccination est moins présente.
De son côté, la Dre Thériault rappelle l’importance des moyens de contraception pour éviter le pire.
«C’est le temps que les gens prennent leur santé sexuelle au sérieux», a-t-elle conclu.
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