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La Russie a lancé une offensive aérienne majeure sur Kyiv

L'offensive a fait deux morts et 15 blessés, dont un enfant de 12 ans, a rapporté le président Volodymyr Zelensky.

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0238af90439ef18a29dae42302a788cb21427edfa6410f241b6af92650a9bb37.jpg Des pompiers travaillent dans un immeuble résidentiel détruit après une attaque russe à Kyiv, en Ukraine, le lundi 21 juillet 2025. (THE ASSOCIATED PRESS/Efrem Lukatsky)

La Russie a lancé l'une de ses plus importantes attaques aériennes contre l'Ukraine, dans la nuit de dimanche à lundi, ciblant particulièrement la capitale du pays, Kyiv.

L'offensive a fait deux morts et 15 blessés, dont un enfant de 12 ans, a rapporté le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Les bombardements russes sur Kyiv ont commencé peu après minuit et se sont poursuivis jusqu'à environ 6 heures, heure locale. Les habitants de la capitale ont été tenus éveillés par des tirs de mitrailleuses, le bourdonnement des moteurs de drones et de multiples explosions.

Dans un quartier de Kyiv, une crèche, un supermarché et des entrepôts ont pris feu, ont indiqué les autorités.

Il s'agit de la première attaque majeure contre Kyiv depuis l'arrivée, lundi dernier, de l'envoyé spécial de du président américain Donald Trump en Ukraine. La Russie avait suspendu ses frappes sur Kyiv pendant sa visite.

L'armée de l'air ukrainienne a précisé que la Russie avait lancé 426 drones Shahed et leurres durant la nuit, ainsi que 24 missiles de différents types. Elle a indiqué que 200 drones avaient été interceptés et que 203 autres avaient été brouillés ou avaient disparu des radars.

Cette opération russe est survenue quelques heures seulement avant que le Royaume-Uni et l'Allemagne ne président une réunion pour discuter des plans du président Trump visant à fournir des armes à l'Ukraine par les alliés de l'OTAN.

L'attaque a souligné l'urgence pour l'Ukraine d'obtenir une aide militaire supplémentaire de l'Occident, en particulier dans le domaine de la défense aérienne.

La réunion virtuelle sera dirigée par le ministre britannique de la Défense, John Healey, et son homologue allemand, Boris Pistorius.

M. Healey a fait savoir que le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, et le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, participeront à la réunion, tout comme le commandant suprême des forces alliées en Europe, le général Alexus Grynkewich.

«Initiative de 50 jours»

Moscou a intensifié ses attaques à longue portée contre les villes ukrainiennes, et les analystes estiment que ces bombardements risquent de s'amplifier à mesure que la production russe de drones augmente.

Dans un changement de ton à l'égard de la Russie, le président américain a donné la semaine dernière à Moscou un délai de 50 jours pour accepter un cessez-le-feu, sous peine de sanctions plus sévères.

Lors de la réunion de lundi, le ministre britannique Healey, devrait exhorter les partenaires occidentaux de l'Ukraine à lancer une «initiative de 50 jours» pour fournir à Kyiv les armes dont elle a besoin pour lutter contre l'armée russe.

Le plan de M. Trump, annoncé il y a une semaine, prévoit que les pays européens envoient des armes américaines à l'Ukraine via l'OTAN, soit à partir de stocks existants, soit en achetant et en faisant don de nouvelles armes.

Le président américain a indiqué que les discussions portaient en partie sur des systèmes avancés de défense aérienne Patriot et a déclaré il y a une semaine que les livraisons commenceraient «dans les jours à venir». 

Mais la semaine dernière, plusieurs hauts responsables ont laissé entendre qu'aucun transfert n'avait encore eu lieu.

M. Grynkewich a mentionné jeudi dernier à l'Associated Press que «les préparatifs sont en cours» pour le transfert d'armes à l'Ukraine, tandis que l'ambassadeur américain auprès de l'OTAN, Matthew Whitaker, a souligné qu'il ne pouvait pas fournir d'échéancier.

Des systèmes Patriot?

L'Allemagne a dit avoir proposé de financer deux nouveaux systèmes Patriot pour l'Ukraine et a évoqué la possibilité de fournir des systèmes qu'elle possède déjà et de les faire remplacer par les États-Unis.

D'autres systèmes Patriot pourraient arriver grâce à la Suisse, dont le ministère de la Défense a annoncé jeudi avoir été informé par le département américain de la Défense qu'il allait «redéfinir les priorités de livraison» de cinq systèmes précédemment commandés pour soutenir l'Ukraine.

Pendant que l'Ukraine attend les Patriot, un haut responsable de l'OTAN a fait savoir que l'alliance coordonnait toujours la livraison d'autres aides militaires, telles que des munitions et des obus d'artillerie. Ce responsable s'est exprimé sous couvert d'anonymat afin de pouvoir aborder des questions sensibles.

Le président Zelensky a expliqué samedi que ses responsables avaient proposé une nouvelle série de pourparlers de paix cette semaine. Les médias d'État russes ont rapporté dimanche qu'aucune date n'avait encore été fixée pour les négociations, mais ont indiqué qu'Istanbul resterait probablement la ville hôte.

Le porte-parole du Kremlin a assuré dimanche que la Russie était ouverte à la paix avec l'Ukraine, mais que la réalisation de ses objectifs restait une priorité.

Emma Burrows

Emma Burrows

Journaliste

Illia Novikov

Illia Novikov

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