La Russie a lancé pendant la nuit «la plus grande attaque» sur des sites de production de gaz en Ukraine depuis le début de son invasion en 2022, avec 35 missiles et 60 drones, a annoncé vendredi l’opérateur d’État Naftogaz.
L’armée russe pilonne les installations énergétiques — surtout électriques — ukrainiennes depuis 2022 mais c’est l’hiver dernier qu’elle a commencé à spécifiquement cibler les sites de gaz.
«L’ennemi a mené la plus grande attaque massive contre l’infrastructure d’extraction de gaz depuis le début de la guerre», a déclaré Naftogaz dans un communiqué.
La première ministre ukrainienne Ioulia Svyrydenko a accusé la Russie de «terroriser la population civile» et de chercher à perturber «la saison de chauffage», sur Telegram.
Selon Naftogaz et DTEK, un grand opérateur privé, l’attaque russe a touché des sites gaziers dans les régions de Kharkiv (nord-est) et Poltava (centre).
«Une partie importante de nos installations est endommagée. Certains dégâts sont critiques», a déploré le PDG de Naftogaz Serguiï Koretsky sur Facebook, dénonçant «la terreur délibérée» de Moscou contre des installations civiles.
Ces attaques «n’ont aucun sens d’un point de vue militaire» et «visent uniquement à (…) nous priver de la possibilité de chauffer les maisons des Ukrainiens en hiver», a-t-il accusé.
Au total, la Russie a lancé 381 drones et 35 missiles contre son voisin ukrainien pendant la nuit, ciblant en particulier des infrastructures énergétiques, a indiqué l’armée de l’air ukrainienne dans la matinée.
Dix-huit missiles et 78 drones ont touché des cibles, selon la même source, qui affirme avoir intercepté les autres.
Raffinerie russe touchée
L’armée russe a de son côté indiqué avoir effectué des frappes «massives avec des armes de haute précision» contre des entreprises militaro-industrielles en Ukraine et «des infrastructures gazières et énergétiques qui soutenaient leur fonctionnement».
Les premières frappes systémiques russes contre le réseau énergétique ukrainien ont commencé à l’automne 2022, provoquant par moments de vastes coupures d’électricité et plongeant des millions de personnes dans le noir et le froid par des températures glaciales.
L’hiver dernier, les bombardements russes avaient déjà réduit de moitié la production nationale de gaz en Ukraine, avait indiqué le gouvernement en avril.
En 2024, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre l’ancien ministre russe de la Défense et le commandant en chef de l’armée pour les frappes sur le réseau énergétique de l’Ukraine, qualifiées de crime de guerre.
En réponses aux attaques russes, Kyiv frappe de plus en plus fréquemment des raffineries en Russie, cherchant à réduire les revenus générés par ce secteur et qui permettent de financer l’effort de guerre.
Une source au sein du service de sécurité ukrainien (SBU) a affirmé vendredi à l’AFP qu’une attaque ukrainienne avait touché une raffinerie située à 1 400 kilomètres de l’Ukraine, dans la région russe d’Orenbourg, près du Kazakhstan.
Des vidéos non authentifiées sur les réseaux sociaux montrent un drone s’écrasant sur ce qui semble être une raffinerie, envoyant une colonne de fumée grise dans le ciel.
Le gouverneur régional russe a fait état d’une frappe de drone sur une installation industrielle, sans donner plus de détails.
