La police britannique a annoncé avoir arrêté 365 personnes samedi dans le centre de Londres. Des sympathisants d'un groupe propalestinien récemment interdit ont intentionnellement bafoué la loi afin de forcer le gouvernement à reconsidérer cette interdiction.
Début juillet, le Parlement a adopté une loi interdisant Palestine Action et criminalisant le soutien public à l'organisation. Cette mesure fait suite à l'intrusion de militants dans une base de la Royal Air Force et au vandalisme de deux avions ravitailleurs pour protester contre le soutien britannique à l'offensive israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza.
Les partisans du groupe, qui ont organisé une série de manifestations à travers le Royaume-Uni au cours du mois dernier, affirment que la loi restreint illégalement la liberté d'expression.
La police mise au défi d'arrêter des manifestants
Plus de 500 manifestants ont envahi la place devant le Parlement samedi, nombre d'entre eux défiant la police de les arrêter en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Je m'oppose au génocide. Je soutiens Palestine Action.» Cela a suffi à l'intervention de la police.
Mais alors que la manifestation touchait à sa fin, la police et les organisateurs se sont affrontés sur le nombre d'arrestations, ces derniers cherchant à démontrer l'inapplicabilité de la loi.
«La police n'a pu arrêter qu'une fraction des personnes soupçonnées d'infractions de 'terrorisme', et la plupart d'entre elles ont été libérées sous caution et autorisées à rentrer chez elles, a expliqué Defend Our Juries, l'organisation organisatrice de la manifestation, dans un communiqué. C'est une honte majeure pour le gouvernement, qui sape encore davantage la crédibilité de cette loi largement ridiculisée, adoptée pour punir ceux qui dénoncent les crimes du gouvernement.»
La police métropolitaine de Londres a rapidement répliqué, affirmant que ces informations étaient fausses et que nombre des personnes rassemblées sur la place étaient des badauds, des médias ou des personnes ne portant pas de pancartes de soutien au groupe.
«Nous sommes convaincus que toute personne venue aujourd'hui sur la place du Parlement brandir une pancarte exprimant son soutien à Palestine Action a été arrêtée ou est en cours d'arrestation», a indiqué la police dans un communiqué.
Vendredi, la police a déclaré que la manifestation était inhabituelle, car les manifestants souhaitaient être arrêtés en grand nombre afin de mettre à rude épreuve la police et le système judiciaire en général.
Pourquoi le groupe est-il interdit ?
Le gouvernement a décidé d'interdire Palestine Action après que des militants ont fait irruption dans une base aérienne britannique du sud de l'Angleterre le 20 juin pour protester contre le soutien militaire britannique à la guerre entre Israël et le Hamas. Les militants ont aspergé de peinture rouge les moteurs de deux avions ravitailleurs de la base de la RAF de Brize Norton, dans l'Oxfordshire, et ont causé d'autres dégâts avec des pieds-de-biche.
Palestine Action avait déjà ciblé des entreprises de défense israéliennes et d'autres sites au Royaume-Uni qu'ils soupçonnent d'avoir des liens avec l'armée israélienne.
Les sympathisants du groupe contestent l'interdiction devant les tribunaux, affirmant que le gouvernement est allé trop loin en déclarant Palestine Action organisation terroriste.
«Dès que le terme 'terrorisme' est séparé des campagnes de violence contre une population civile et étendue à celles qui causent des dommages économiques ou embarrassent les riches, les puissants et les criminels, alors le droit à la liberté d'expression n'a plus de sens et la démocratie est morte», a expliqué Defend Our Juries sur son site internet.
