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La chaleur extrême est une menace croissante pour les athlètes de haut niveau.
La plupart des villes du monde ne seront pas en mesure d'accueillir les Jeux olympiques pendant l'été dans les prochaines années en raison notamment des changements climatiques qui ont un impact de plus en plus important sur les performances et la santé des athlètes ainsi que sur le bien-être des spectateurs.
En effet, selon une analyse des données de CarbonPlan effectuée par CNN, la grande majorité des villes du monde susceptibles d'accueillir les Jeux olympiques d'été d'ici 2050 ne pourront pas le faire «car elles dépasseront le seuil de la chaleur humide sans danger».
En effet, la chaleur extrême est une menace croissante pour les athlètes de haut niveau alors que les cas d'épuisement par la chaleur et les coups de chaleur deviennent de plus en plus fréquents.
Ce fut le cas notamment pour les Jeux olympiques de Paris où les athlètes ont dû faire face à plusieurs épisodes de pluie et de chaleur accablante.
Selon CarbonPlan, un groupe à but non lucratif axé sur la science du climat et l'analyse, d'ici 2050, «le stress thermique dans presque toutes les villes de l'est des États-Unis dépasserait largement la limite de 82,1 degrés F, au-delà de laquelle les experts recommandent d'annuler les événements sportifs», rapporte CNN.
En d'autres termes, la tenue des Jeux d'été dans ces villes représenterait un risque énorme pour la santé des athlètes.
Le saviez-vous?
Les Jeux olympiques d'été de Tokyo 2020, qui se sont tenu en 2021 en raison de la pandémie, ont été les plus chauds jamais enregistrés, avec un stress thermique dépassant largement le seuil de sécurité, à plus de 89 degrés Celsius. Environ un athlète sur 100 a souffert de maladies liées à la chaleur à Tokyo. Fait extraordinaire, aucune personne n'a été hospitalisée, en partie grâce aux préparatifs du Japon.
Ce constat a notamment été fait pour les États très humides situés autour du golfe du Mexique, de la Floride à la moitié orientale du Texas. Ailleurs dans le monde, une grande partie de la Chine orientale, y compris Pékin et Shanghai, «dépasserait largement la limite», de même que Hong Kong et de vastes étendues de l'Asie du Sud-Est.
Le même constat est fait pour des villes méditerranéennes comme Palerme en Sicile et Séville en Espagne.
Selon CarbonPlan, les villes du nord-ouest de l'Europe, comme Londres, Oslo et Stockholm, pourraient devenir plus attrayantes pour la tenue des JO tout comme les villes d'Amérique du Sud situées en altitude qui «pourraient également devenir plus attrayantes à mesure que les températures mondiales se réchauffent».
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Selon plusieurs experts, l'une des solutions pour contrer l'effet des changements climatiques sur la tenue des JO dans les prochaines années serait d'en modifier la date afin qu'ils n'aient pas lieu pendant les pics de chaleur.
De tels changements ont déjà eu lieu. CNN cite notamment le fait que Sydney, qui se réchauffe en été, a organisé les Jeux de 2000 en septembre et octobre, au printemps de l'hémisphère sud alors que Rio de Janeiro, au Brésil, a organisé les Jeux de 2016 en août, alors que ses températures hivernales atteignent en moyenne 70 degrés Celsius.
Les prochains Jeux d'été, en 2028, auront lieu à Los Angeles, une ville dont la température est agréablement tempérée par la fraîcheur de l'océan Pacifique.
Les Jeux de 2032 se dérouleront à Brisbane, dans l'État du Queensland, au nord de l'Australie. Dans ce coin du monde, il fait si chaud l'été que l'organisation des JO a choisi de tenir l'événement pendant l'hiver, à la fin du mois de juillet.
Pour 2036, plus de dix pays ont manifesté leur intérêt pour l'organisation des Jeux olympiques d'été, mais seuls six d'entre eux ont rendu leur candidature publique ou officielle: l'Inde (Ahmedabad), l'Indonésie (Nusantara - nouvelle capitale en cours de construction), le Qatar (Doha), la Turquie (Istanbul), la Pologne (Varsovie) et le Chili (Santiago).
Quelle ville sera choisie? Les données de CarbonPlan compilées par CNN montrent que presque toutes ces villes dépasseront à un moment ou à un autre le seuil de stress thermique. «Seule Santiago se situe en dessous du seuil toute l'année, y compris au plus chaud de l'été.»
«Dans une grande partie du monde, les pires chaleurs de l'année coïncident malheureusement avec les Jeux olympiques d'été», a déclaré Oriana Chegwidden, climatologue chez CarbonPlan, à CNN. «La chaleur pourrait en effet poser des risques importants dans les pays candidats aux Jeux olympiques de 2036.»