Art et culture

La Mostra de Venise s'ouvre avec le dernier film de Paolo Sorrentino

La 82e édition de ce prestigieux festival international du film accueille de nombreuses vedettes hollywoodiennes.

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e9d314966a976879030a2a53f5cb7ff2f829641fc66669b965cc66331e4ed4f5.jpg Le directeur du festival, Alberto Barbera, à gauche, et le président du jury, Alexander Payne, quittent l'hôtel Excelsior en route vers la conférence de presse du jury de la 82e édition du Festival du film de Venise à Venise, en Italie, le mercredi 27 août 2025. (Photo de Scott A Garfitt/Invision/AP)

La Mostra de Venise s'ouvre mercredi avec l'avant-première mondiale de La Grazia de Paolo Sorrentino.

La 82e édition de ce prestigieux festival international du film accueille de nombreuses vedettes hollywoodiennes, dont George Clooney, Julia Roberts et Dwayne Johnson, ainsi que de célèbres cinéastes, de Guillermo del Toro à Kathryn Bigelow, dont les films sortiront au cours des dix prochains jours. 

Le conflit dans la bande de Gaza est également un sujet omniprésent, tant à l'extérieur du festival, où les manifestants se sont rassemblés, que lors des conférences de presse.

Le festival, qui se déroule sur le Lido, a choisi de s'ouvrir avec le dernier film de l'un des cinéastes italiens les plus respectés. «La Grazia» met en scène Toni Servillo, collaborateur de longue date de Sorrentino, dans le rôle d'un président italien fictif, paralysé par l'indécision à l'approche de la fin de son mandat, aux prises avec la signature d'une loi autorisant l'euthanasie et le deuil de sa défunte épouse.

Sorrentino a déclaré avoir été inspiré pour écrire ce film par le cas réel d'un président italien qui avait gracié un homme qui avait tué sa femme, atteinte de la maladie d'Alzheimer. Le titre du film peut se traduire par «le pardon», a-t-il indiqué.

«C'était un dilemme moral intéressant à raconter, a-t-il soutenu. Je pense depuis des années que les dilemmes moraux sont très intéressants pour raconter des histoires.»

Le directeur de la Mostra de Venise, Alberto Barbera, a déclaré à l'Associated Press que La Grazia les avait surpris. «C'est un Sorrentino différent de ce à quoi nous sommes habitués», a-t-il prévenu. 

«Beaucoup moins baroque et formaliste que ses précédents films. C'est une histoire très inattendue.»

Une compétition en vue des Oscars

Sorrentino, surtout connu pour son film oscarisé La Grande Bellezza (La grande beauté), a fait ses débuts à la Mostra de Venise il y a 24 ans avec L'uomo in più (L'Homme en plus). Il a également remporté le Lion d'Argent en 2021 pour È stata la mano di Dio (La Main de Dieu), nommé aux Oscars. De nombreux films présentés en avant-première à Venise sont ensuite nominés et primés aux Oscars.

La Grazia fait partie des 21 films en compétition principale du festival. Parmi les autres titres en lice pour le prestigieux Lion d'Or figurent «Frankenstein» de Guillermo del Toro, A House of Dynamite de Kathryn Bigelow, Bugonia de Yorgos Lanthimos, The Smashing Machine de Benny Safdie et The Voice of Hind Rajab de Kaouther Ben Hania.

Les lauréats sont désignés par un jury composé de cinéastes et d'acteurs internationaux, dont Alexander Payne, le réalisateur de Sideways (À la dérive), et l'actrice brésilienne Fernanda Torres. Payne, président du jury de cette année, a déclaré être arrivé à Venise mardi et s'être rapidement retrouvé assis aux côtés de Francis Ford Coppola, à visionner la restauration d'un film muet des années 1920.

«Je me suis dit: "Je suis au paradis", a-t-il confié. C’est le paradis.»

Projecteurs sur Gaza

L’actualité du monde réel a également été au cœur des préoccupations du festival. À quelques pas du siège principal, des manifestants antiguerre se sont rassemblés plus tôt mercredi pour braquer les projecteurs sur Gaza. Une marche est également prévue samedi soir.

Des appels ont été lancés pour que des acteurs comme Gal Gadot et Gerard Butler ne soient pas invités au festival, mais Barbera a affirmé que l'événement ne boycottait pas les artistes et ne faisait pas de déclarations politiques.

Sorrentino, qui a récemment qualifié la situation à Gaza de «génocide», a été interrogé sur Mubi, la société qui distribue son film. Mubi, la société de production indépendante à l'origine de The Substance sorti l'année dernière, est sous le feu des projecteurs en raison des liens de son bailleur de fonds Sequoia Capital avec l'armée israélienne. Le cinéaste a redirigé la question vers «quelqu'un de Mubi», qui a refusé de s'exprimer. Un modérateur a ramené la conversation sur le film.

Mercredi après-midi, Payne a également été interrogé sur le conflit et la responsabilité d'Hollywood dans sa résolution. «Je me sens un peu pris au dépourvu, a-t-il soutenu. Je suis ici pour juger et parler de cinéma.»

Le festival se déroule jusqu'au 6 septembre.