À l'occasion de l'ouverture de la Mostra de Venise, cette semaine, des militants espèrent détourner l'attention des vedettes hollywoodiennes arrivant sur le Lido vers la situation à Gaza, avec une manifestation antiguerre prévue pour l'une des soirées les plus importantes du festival.
Le groupe Venice4Palestine a appelé le festival et son organisation mère, la Biennale de Venise, à mettre fin à leurs partenariats avec les groupes soutenant le gouvernement israélien et à retirer leurs invitations aux acteurs Gerard Butler et Gal Gadot.
Le jour de l'ouverture du festival, mercredi, les manifestants tiendront une conférence de presse dans la matinée devant le célèbre tapis rouge. Les militants prévoient également marcher samedi soir en direction du festival, qui accueille ce soir-là l'avant-première mondiale de «Frankenstein», de Guillermo del Toro.
Les cinéastes Ken Loach et Alice Rohrwacher figuraient parmi les centaines de signataires de la lettre de Venice4Palestine. Le directeur du festival, Alberto Barbera, a déclaré mardi à l'Associated Press que, malgré sa compassion pour les victimes de Gaza, la Biennale ne fait pas de déclarations politiques et ne boycotte pas les artistes.
«Nous sommes un espace de débat et de conversation, a-t-il expliqué. Nous sommes absolument ouverts à tout débat sur cette situation inacceptable en Palestine.»
Selon certaines informations, Gal Gadot a annulé sa présence au festival en raison de la controverse, mais M. Barbera a soutenu que la vedette de «Blanche-Neige» n'avait jamais prévu y assister. L'Associated Press n'a pas pu joindre un représentant de Gadot pour commenter.
Gadot et Butler font partie de la distribution du film de Julian Schnabel, «In the Hand of Dante», dont la première aura lieu au festival hors compétition le 3 septembre.
Butler n'a pas commenté publiquement la guerre à Gaza, mais il avait assisté au gala des «Amis de l'armée israélienne» en 2018. Barbera dit attendre toujours des nouvelles de la présence de Butler. Les représentants de l'acteur écossais n'ont pas répondu aux demandes de commentaires dans l'immédiat.
Si le festival et la Biennale ne font pas de déclarations politiques sur Gaza, ils accueillent la première mondiale de «La Voix d'Hind Rajab» de Kaouther Ben Hania, qui raconte la mort d'une fillette de six ans tentant de fuir la ville de Gaza avec sa famille au début de 2024. Le film est en compétition principale.
L'année dernière, le festival avait programmé, dans l'une de ses sections parallèles, la projection du docufiction du réalisateur israélien Dani Rosenberg, «Of Dogs and Men», sur les conséquences de l'attaque du Hamas de 2023 contre Israël.
«Nous vivons une époque très complexe, dangereuse et effrayante, a relaté Barbera. Et le cinéma reflète ce genre de situation. Nombre de cinéastes ont la sagesse de parler de ces problèmes et enjeux immenses et dramatiques.»
L'année dernière, face à la menace de manifestations, l'artiste et les commissaires d'exposition représentant Israël à la Biennale de Venise ont maintenu l'exposition du pavillon israélien fermée, affirmant qu'ils ne l'ouvriraient qu'en cas de cessez-le-feu à Gaza.
