Économie

La guerre tarifaire «en dents de scie» pèse sur les détaillants montréalais

La FCEI affirme que les droits de douane et d'autres changements pourraient mettre en péril une entreprise sur cinq au cours des six prochains mois.

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La boutique Lustre, située sur le boulevard Saint-Laurent, dans l'arrondissement Plateau-Mont-Royal à Montréal. La boutique Lustre, située sur le boulevard Saint-Laurent, dans l'arrondissement Plateau-Mont-Royal à Montréal. (Anastasia Dextrene | CTV News)

Les changements apportés aux tarifs douaniers américains devraient avoir un impact majeur sur le commerce canadien et affectent déjà les entrepreneurs québécois.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

Yasmine Wasfy, qui a ouvert sa boutique, Boutique Lustre, dans l'arrondissement Plateau-Mont-Royal de Montréal en 2006, a traversé l'essor du commerce en ligne et la pandémie, mais elle est désormais confrontée à la nouvelle réalité du commerce transfrontalier.

«Les petites entreprises ne peuvent pas vraiment prospérer en se limitant à un seul emplacement», explique Mme Wasfy.

La créatrice de vêtements et propriétaire de magasin précise que les clients américains représentent 15 % de sa clientèle.

«Il a été difficile de répondre aux besoins de nos clients américains. Je pense que les clients américains ont été stressés parce qu'il y a eu tellement de changements», a-t-elle déclaré.

«Nous ne pouvons rien garantir entre le moment où ils passent leur commande et celui où elle est expédiée, car ces règles et ces tarifs ont connu des fluctuations telles qu'on aurait dit des montagnes russes.»

L'exemption de minimis permettait auparavant aux clients américains de commander des produits d'une valeur inférieure à 800 dollars américains depuis le Canada sans payer de droits de douane ni de frais.

L'administration Trump a mis fin à cette exemption vendredi.

La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) affirme désormais que ce changement pourrait toucher environ un tiers des petites entreprises au Canada.

«[Les entreprises] risquent de voir certains produits leur être retournés ou de se voir imposer des droits de douane si elles n'ont pas rempli les bons formulaires et soumis les bons codes. Et, en fin de compte, elles risquent de perdre des ventes et des parts de marché aux États-Unis pendant qu'elles s'adaptent», explique Christina Santini, directrice des affaires nationales de la FCEI.

Les États-Unis «ciblent le marché de la revente et l'idée d'importer des produits de Chine au Canada pour les revendre finalement aux États-Unis», a-t-elle déclaré à CTV News.

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Chez Boutique Lustre, le changement de prix est évident.

Par exemple, Mme Wasfy explique qu'un vêtement de 200 dollars pourrait se voir imposer un supplément de 40 dollars.

«Ce n'est jamais agréable de devoir vendre plus cher ou de faire dépenser plus d'argent aux gens. Personne n'aime dépenser de l'argent pour les frais d'expédition. Personne n'aime dépenser de l'argent pour les droits de douane, mais nous n'avons aucun contrôle sur la situation à l'heure actuelle», a-t-elle expliqué.

La FCEI affirme que les droits de douane et d'autres changements pourraient mettre en péril une entreprise sur cinq au cours des six prochains mois et demande à Ottawa de soutenir les entreprises.

Quant à Mme Wasfy, elle est reconnaissante du soutien de sa clientèle, dont 85 % sont des consommateurs canadiens.

Anastasia Dextrene

Anastasia Dextrene

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CTV News Montreal Announcer Performer & Videojournalist