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La Floride prévoit de supprimer toutes les obligations de vaccination des enfants

«C'est une catastrophe de santé publique en préparation pour le Sunshine State.»

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Le gouverneur de la Floride, Ron DeSantis, fait un geste lors d'une conférence de presse, le mardi 12 août 2025, à Tampa, en Floride. Le gouverneur de la Floride, Ron DeSantis, fait un geste lors d'une conférence de presse, le mardi 12 août 2025, à Tampa, en Floride. (AP Photo)

La Floride prévoit de devenir le premier État à supprimer l'obligation vaccinale, pierre angulaire de la politique de santé publique depuis des décennies pour protéger les écoliers et les adultes des maladies infectieuses.

Le Dr Joseph Ladapo, médecin-chef de l'État, qui a annoncé cette décision mercredi, a qualifié les exigences actuelles, dans les écoles et ailleurs, d'atteintes «immorales» aux droits des personnes, qui entravent la capacité des parents à prendre des décisions éclairées pour la santé de leurs enfants.

«Chacun a le droit de prendre ses propres décisions, des décisions éclairées, a expliqué M. Ladapo, qui s'est souvent opposé au corps médical, lors d'une conférence de presse à Valrico. Ils n'ont pas le droit de vous dire quoi ingérer. Retirez-le-leur.»

Les associations de médecins et autres organismes de santé considèrent depuis longtemps les vaccins comme sûrs et le moyen le plus efficace de stopper la propagation des maladies transmissibles, notamment chez les écoliers. La Dre Rana Alissa, présidente de la section de Floride de l'Académie américaine de pédiatrie, a déclaré que la suppression des vaccins expose les élèves et le personnel scolaire à un risque accru.

«Lorsque tous les élèves d'une école sont vaccinés, la propagation des maladies est plus difficile et chacun peut continuer à apprendre et à s'amuser plus facilement, a indiqué Mme Alissa dans un courriel. Lorsque les enfants sont malades et manquent l'école, les personnes qui s'occupent d'eux s'absentent également du travail, ce qui impacte non seulement ces familles, mais aussi l'économie locale.»

La représentante démocrate Anna Eskamani, candidate à la mairie d'Orlando, a déclaré sur les réseaux sociaux que la suppression des vaccins était «imprudente et dangereuse» et pourrait provoquer des épidémies de maladies évitables.

«C'est une catastrophe de santé publique en préparation pour le Sunshine State», a déclaré Mme Eskamani sur la plateforme sociale X.

Cette décision intervient alors que l'administration Trump s'efforce de restructurer les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis et de remodeler les politiques vaccinales du pays.

Les gouverneurs démocrates de Washington, de l'Oregon et de Californie ont annoncé mercredi la création d'une alliance pour préserver les politiques de santé, affirmant que l'administration politise les décisions de santé publique.

Ce partenariat prévoit de coordonner les directives sanitaires en alignant les plans de vaccination sur les recommandations d'organisations médicales nationales respectées, selon une déclaration commune des gouverneurs Bob Ferguson de Washington, Tina Kotek de l'Oregon et Gavin Newsom de Californie.

En Floride, les obligations vaccinales pour les crèches et les écoles publiques incluent les vaccins contre la rougeole, la varicelle, l'hépatite B, la diphtérie, le tétanos et la coqueluche acellulaire, la polio et d'autres maladies, selon le site web du ministère de la Santé de l'État.

Le ministère, a expliqué M. Ladapo, peut abroger ses propres règles pour certaines obligations vaccinales, mais d'autres nécessiteraient une action de l'Assemblée législative de Floride. 

Il n'a pas précisé de vaccins en particulier, mais a répété à plusieurs reprises que cet effort permettrait de les éliminer «tous. Jusqu'au dernier». Sous le gouvernement républicain de Ron DeSantis, la Floride a résisté à l'imposition de la vaccination contre la COVID-19 aux écoliers pendant la pandémie, exigeant des «passeports» pour les lieux fréquentés, la fermeture des écoles et l'obligation pour les travailleurs de se faire vacciner afin de conserver leur emploi.

«Je ne pense pas qu'un autre État ait fait autant que la Floride. Nous voulons garder une longueur d'avance», a expliqué le gouverneur.

M. DeSantis a également annoncé mercredi la création d'une commission d'État «Make America Healthy Again», inspirée d'initiatives similaires mises en place au niveau fédéral par le secrétaire à la Santé et aux Services sociaux, Robert F. Kennedy fils.

Cette commission se pencherait notamment sur le consentement éclairé en matière médicale, la promotion d'une alimentation saine et nutritive, le renforcement des droits des parents dans les décisions médicales concernant leurs enfants et l'élimination de «l'orthodoxie médicale non étayée par les données», a expliqué Ron DeSantis. 

La commission sera présidée par le lieutenant-gouverneur Jay Collins et la première dame de Floride, Casey DeSantis. 

Les travaux de la commission contribueront à éclairer un vaste «paquet de libertés médicales» qui sera présenté à la législature lors de la prochaine session, qui répondrait aux mandats de vaccination requis par la loi de l'État et rendrait permanentes les récentes décisions de l'État concernant la COVID assouplissant les restrictions, a ajouté M. DeSantis.