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Les experts ne comprennent pas exactement l'association qui semble exister entre les deux, mais il n'est pas entièrement nouveau de voir une maladie auto-immune être associée à une infection antérieure, qu'elle soit virale ou bactérienne.
Les patients qui ont été infectés par le virus de la COVID-19 semblent présenter un risque plus élevé de développer une maladie auto-immune, préviennent trois nouvelles études.
Les experts ne comprennent pas exactement l'association qui semble exister entre les deux, mais il n'est pas entièrement nouveau de voir une maladie auto-immune être associée à une infection antérieure, qu'elle soit virale ou bactérienne.
«Il y a plusieurs autres maladies auto-immunes qui ont été associées à différents types de virus, a rappelé la docteure Inés Colmegna, qui est rhumatologue et scientifique au Programme en maladies infectieuses et immunité en santé mondiale de l'IR-CUSM.
«C'est un mécanisme qui est connu et il compte parmi les nombreux mécanismes qui pourraient être [présents] chez un patient qui est prédisposé à développer une maladie auto-immune.»
Une infection au virus Epstein-Barr, par exemple, est associée depuis plusieurs années à des maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques et l'arthrite rhumatoïde.
Le corps a habituellement besoin d'une semaine ou deux pour produire des antigènes spécifiques en réponse à une infection. Dans le cas d'une infection grave, comme la COVID-19, l'organisme s'empresse donc de produire des antigènes moins spécifiques qui pourront attaquer des tissus sains par erreur. Ces antigènes moins spécifiques s'estompent normalement quand les antigènes plus spécifiques sont prêts, mais ils pourront persister chez certains patients et devenir problématiques.
Certains patients semblent aussi avoir une prédisposition génétique à développer une maladie auto-immune. Dans le cas du diabète de type 1, par exemple, des anticorps pourront circuler dans l'organisme pendant dix ans avant l'apparition des premiers symptômes cliniques.
En d'autres mots, le système immunitaire de ces patients semble les prédisposer à une maladie auto-immune en réponse à une infection, et c'est cette infection qui fait tout basculer.
«Ce n'est pas suffisant d'avoir été infecté par la COVID ou le VIH ou l'hépatite C, a dit la docteure Colmegna. Il faut que l'hôte soit prédisposé [à une maladie auto-immune]. Il y a donc une fraction très minime des gens qui ont eu la COVID qui vont développer une maladie auto-immune.»
Même si on devait constater dans dix ans une hausse de l'incidence d'arthrite rhumatoïde, cite-t-elle en exemple, il serait pratiquement impossible d'associer cette hausse à la crise de la COVID, indépendamment de tous les autres facteurs qui pourront avoir fait surface pendant cette période.
Il faut être très prudent avant de conclure à un lien de causalité, a souligné la docteure Colmegna. Un patient qui ressent soudainement des douleurs aux articulations ne devrait donc pas immédiatement conclure qu'il souffre d'arthrite après avoir été infecté par le virus de la COVID.
«Il ne faut pas semer la panique dans la communauté, a conclu la docteure Colmegna. Il ne faut pas perdre de vue que la plupart d'entre nous avons eu la COVID, et on ne peut pas penser que tous ceux qui ont eu la COVID vont développer une maladie auto-immune.»