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La controversée Fondation humanitaire de Gaza cesse définitivement ses activités

«Nous avons réussi notre mission qui consistait à montrer qu'il existe un meilleur moyen d'apporter de l'aide aux Gazaouis.»

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ee93bd3876b98389a745846ee3f4aa6bcbe23b33318d87b85c9af9f61be1dbe4.jpg Des Palestiniens transportent des colis d'aide humanitaire près d'un centre de distribution de la Fondation humanitaire de Gaza, gérée par l'organisation soutenue par les États-Unis, à Netzarim, dans le centre de la bande de Gaza, le lundi 4 août 2025. (The Associated Press)

Une organisation controversée, soutenue par les États-Unis et Israël, qui fournissait de l'aide à Gaza, a annoncé lundi qu'elle cesserait ses activités.

La Fondation humanitaire de Gaza (GHF) avait déjà fermé ses sites de distribution il y a six semaines, après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu négocié par les États-Unis à Gaza. Elle a annoncé lundi qu'elle fermait définitivement ses portes, affirmant avoir rempli sa mission.

«Nous avons réussi notre mission qui consistait à montrer qu'il existe un meilleur moyen d'apporter de l'aide aux Gazaouis», a soutenu John Acree, directeur de la GHF, dans un communiqué.

Les activités de la GHF faisaient l'objet de secret pendant sa brève période d'activité. Lancée avec le soutien des États-Unis et d'Israël comme alternative aux Nations unies, l'organisation n'a jamais révélé ses sources de financement et a donné peu d'informations sur les entrepreneurs armés qui géraient les sites. Elle a déclaré que son objectif était d'acheminer l'aide à Gaza sans que celle-ci soit détournée par le Hamas. 

Les Palestiniens, les travailleurs humanitaires et les responsables de la santé du territoire ont indiqué que ce système obligeait les personnes en quête d'aide à risquer leur vie pour atteindre les sites en passant devant les troupes israéliennes qui les sécurisaient.

Selon des témoins et des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, les soldats ouvraient souvent le feu, tuant des centaines de personnes.

L'armée israélienne affirme n'avoir tiré que des coups de semonce pour contrôler la foule ou protéger ses troupes.

La GHF a assuré qu'il n'y avait pas eu de violence sur les sites d'aide eux-mêmes, mais a reconnu les dangers potentiels auxquels les gens étaient confrontés lorsqu'ils s'y rendaient à pied.

Cependant, les entrepreneurs travaillant sur les sites, appuyés par des témoignages vidéo, ont rapporté que les gardes de sécurité américains avaient tiré à balles réelles et lancé des grenades assourdissantes alors que les Palestiniens affamés se bousculaient pour obtenir de la nourriture.

M. Acree a déclaré que la GHF allait transférer ses activités au centre américain en Israël chargé de superviser le cessez-le-feu à Gaza, appelé Centre de coordination civilo-militaire (CMCC). 

 

«La GHF est en pourparlers avec le CMCC et des organisations internationales depuis plusieurs semaines au sujet de la marche à suivre, et il est clair qu'ils adopteront et développeront le modèle mis en place par la GHF», a-t-il indiqué. 

La GHF a commencé ses activités fin mai, après qu'Israël a interrompu pendant trois mois les livraisons de nourriture à Gaza, créant une famine dans la population. 

Israël souhaitait que le groupe d'entrepreneurs privés remplace le système de distribution alimentaire de l'ONU, affirmant que le Hamas détournait une grande partie des ressources envoyées. L'ONU a nié ces allégations.

L'ONU s'était opposée à la création de la GHF, affirmant que ce système donnait à Israël le contrôle de la distribution alimentaire et pouvait forcer le déplacement des Palestiniens.

Tout au long de la guerre, l'ONU a mené une action humanitaire massive avec d'autres groupes, distribuant de la nourriture, des médicaments, du carburant et d'autres fournitures dans des centaines de centres autour de Gaza.

Dans son communiqué, la GHF a déclaré avoir livré plus de 3 millions de colis alimentaires à Gaza, soit un total de 187 millions de repas.