International

La Chine proteste contre la visite d'un ministre taïwanais aux Philippines

Les relations entre la Chine et les Philippines sont tendues alors que leurs garde-côtes et d'autres forces s'affrontent dans des confrontations de plus en plus tendues.

Publié

Sur cette image tirée d'une vidéo, le secrétaire général du bureau présidentiel taïwanais, Lin Chia-lung (à gauche), la présidente Tsai Ing-wen (au centre), et le ministre des Affaires étrangères, Joseph Wu, à l'aéroport international de Taoyuan à Ta... Sur cette image tirée d'une vidéo, le secrétaire général du bureau présidentiel taïwanais, Lin Chia-lung (à gauche), la présidente Tsai Ing-wen (au centre), et le ministre des Affaires étrangères, Joseph Wu, à l'aéroport international de Taoyuan à Taipei, à Taïwan, le mercredi 29 mars 2023. (Johnson Lai/Associated Press (Archives))

Le ministre taïwanais des Affaires étrangères s'est rendu aux Philippines à la tête d'une délégation d'investisseurs de haut rang, ont annoncé samedi deux hauts responsables philippins. Ce déplacement a suscité une protestation de la Chine, qui a averti Manille de «ne pas jouer avec le feu».

Les relations entre la Chine et les Philippines sont tendues alors que leurs garde-côtes et d'autres forces s'affrontent dans des confrontations de plus en plus tendues concernant la propriété des îles et des zones de pêche en mer de Chine méridionale. 

La visite du ministre taïwanais des Affaires étrangères, Lin Chia-lung, en début de semaine à Manille et dans la zone franche de Clark, pôle industriel au nord de la capitale, a exacerbé les tensions.

Les responsables philippins n'ont ni confirmé ni démenti publiquement les informations faisant état de la visite de M. Lin, mais deux membres du cabinet du président Ferdinand Marcos fils ont déclaré à l'Associated Press que le chef de la diplomatie taïwanaise s'était rendu dans le pays «à titre privé» pour diriger une importante délégation d'investisseurs et de dirigeants d'entreprises taïwanais du secteur des semi-conducteurs et d'autres secteurs clés.

M. Lin n'a eu aucun entretien officiel avec des responsables politiques et sécuritaires lors de son séjour de deux ou trois jours aux Philippines, ont mentionné les deux responsables, qui n'ont pas donné de détails et ont requis l'anonymat, n'étant pas autorisés à discuter publiquement de la question.

En vertu de la politique d'«une seule Chine», les Philippines ne reconnaissent pas Taïwan comme un État souverain. La Chine revendique Taïwan comme faisant partie de son territoire, qui pourrait être annexé par la force si nécessaire, et s'oppose à ce que l'île autonome ait des interactions officielles avec d'autres pays, notamment les États-Unis.

Le ministère des Affaires étrangères à Manille a indiqué vendredi que les Philippines avaient «systématiquement respecté» cette politique, qui est «claire et inébranlable». 

Il a toutefois ajouté que «les Philippines maintiennent des relations économiques et interpersonnelles avec Taïwan, notamment dans les domaines du commerce, de l'investissement et du tourisme. Ces interactions s'inscrivent dans le cadre de notre politique d'une seule Chine».

 

Le ministère a précisé qu'«aucun responsable taïwanais n'était reconnu comme membre de la délégation commerciale qui s'est récemment rendue aux Philippines», suggérant que M. Lin était venu en tant que représentant privé. 

Le ministère des Affaires étrangères de Pékin a vivement protesté à Manille et à Pékin, affirmant qu'en autorisant M. Lin à se rendre en visite, les Philippines offraient une tribune aux «séparatistes partisans de l'indépendance de Taïwan» pour mener des activités antichinoises et avaient «gravement violé leurs propres engagements sur les questions liées à Taïwan».

Il a exhorté les Philippines à «revenir immédiatement sur la bonne voie, et à cesser de jouer avec le feu sur les questions touchant aux intérêts fondamentaux de la Chine». Il a averti les Philippines de ne pas «sous-estimer la ferme détermination du peuple chinois à préserver notre souveraineté et notre intégrité territoriale».

«Le non-respect de la ligne rouge chinoise a un prix, et toutes les conséquences qui en découlent seront supportées par les Philippines», a soutenu le ministère chinois des Affaires étrangères.