La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) devient actionnaire minoritaire de la firme d’ingénierie québécoise Norda Stelo avec un investissement de 28,1 millions $.
L’investissement, annoncé mercredi, permettra d’accélérer le plan de croissance de l’entreprise, explique le président et chef de la direction de Norda Stelo, Alex Brisson, en entrevue. «Notre ambition, c'est de devenir le leader mondial en durabilité des actifs.»
L’entreprise pourrait utiliser l’argent obtenu pour réaliser des acquisitions. «Les acquisitions qu'on regarde actuellement sont vraiment en lien avec notre plan d'affaires, mais aussi avec l'expansion géographique et technologique.»
Anciennement connue sous le nom de Roche, la firme a dû se réinventer après avoir été éclaboussée par les scandales dans le secteur de la construction qui ont mené à la commission Charbonneau. La firme a développé une expertise dans la prolongation de la vie des infrastructures.
«Le défi, c'est de dire: comment on peut prendre ces infrastructures-là, qu’on a délaissées depuis plusieurs années, puis de faire en sorte qu'on les ramène (en état), explique le dirigeant. Puis qu’on les garde en vie plus longtemps.»
Après un pénible purgatoire qui a duré presque une décennie, Norda Stelo, qui signifie «étoile du Nord» en esperanto, a renoué avec une stratégie d’expansion en 2019. La Caisse a d’ailleurs contribué à ce plan en 2023 en tant que prêteur, ce qui a permis la réalisation de deux acquisitions: CWA Engineers et InnovExplo.
Cette expérience a permis à la Caisse «d’apprendre à connaître» Norda Stelo, raconte Kim Thomassin, première vice-présidente et cheffe, Québec, à la CDPQ. «On investit dans une équipe de direction qui est aguerrie, des gens en qui on a confiance et avec qui on a eu l'occasion de travailler étroitement au cours des deux dernières années.»
M. Brisson anticipe que la firme générera un chiffre d’affaires de 150 millions $ cette année. C’est moins que les quelque 200 millions $ générés par Roche dans ses belles années, mais ses revenus évoquent une bonne reprise depuis le creux de 60 millions $ atteint durant une période plus sombre pour l’entreprise.
L’homme d’affaires affirme qu’il «n’y a pas d’objectifs précis» pour sa croissance, mais, du même souffle, laisse entrevoir une forte expansion dans les prochaines années. «Je dirais qu’on peut doubler ou tripler notre chiffre d'affaires au cours des quatre à cinq prochaines années.»
CDPQ sera actionnaire minoritaire de l’entreprise, mais les deux partenaires n’ont pas voulu révéler quelle était la taille de la participation. Il s’agit de la première ouverture au capital en 60 ans pour l’entreprise qui était détenue uniquement par ses employés.

