Le premier ministre Mark Carney a affirmé vendredi ne pas se souvenir d'avoir parlé précisément de la relance du projet d'oléoduc Keystone XL avec le président Donald Trump, mardi, à la Maison-Blanche.
Mais il a indiqué que son gouvernement entretenait des pourparlers avec des promoteurs de ce projet controversé stoppé en 2021.
Il n'a pas écarté non plus de lever les entraves à une hausse de la production et de l'exportation de pétrole et de gaz, telles que le plafonnement des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l'industrie des hydrocarbures, ainsi que le moratoire sur les pétroliers sur la Côte Ouest.
Rappelons que Donald Trump a toujours été favorable au projet de Keystone qui visait à acheminer du pétrole albertain vers des raffineries américaines.
CBC avait rapporté mercredi que le premier ministre avait exprimé son intérêt renouvelé pour Keystone à Washington et une source gouvernementale canadienne avait confirmé par la suite que le président américain avait été «très réceptif» à la possible relance du projet.
On laissait entendre que la résurrection de Keystone pouvait servir de monnaie d'échange pour alléger les droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium, dans la guerre commerciale en cours qui fait mal à l'économie canadienne.
Mais vendredi matin à Ottawa, à sa première conférence de presse depuis son retour de Washington, M. Carney a été évasif sur la relance du projet d'oléoduc.
«Je ne me rappelle pas d'un moment où un projet précis a été abordé», a-t-il répondu quand il a été questionné sur un échange avec Donald Trump concernant Keystone XL.
Toutefois, quant à savoir si Ottawa a déjà des discussions avec des promoteurs sur Keystone, il a été plus explicite: des entreprises seraient prêtes à le relancer.
«Des représentants de mon gouvernement ou moi, avons des échanges avec des promoteurs, exploitants de différents projets énergétiques actuels ou éventuels dans tout le pays, concernant notamment ce projet (Keystone), mais aussi d'autres», a précisé le premier ministre, en ajoutant une nuance.
«Je n'ai pas personnellement eu de conversation directe concernant ce projet (Keystone)», a-t-il tenu à souligner.
À l'origine, le projet Keystone XL était mené par l'entreprise TC Énergie et devait transporter jusqu’à 830 000 barils de pétrole lourd de l’Alberta jusqu’aux raffineries du golfe du Mexique.
La saga de Keystone a duré pas moins de 13 ans et a été marquée par des retards et des contestations en cour, jusqu'à ce que le président Joe Biden lui retire son permis après son investiture au début de 2021.
Plafonnement des GES
Toujours concernant le transport et l'exportation d'hydrocarbures, M. Carney a ouvert la porte au retrait des restrictions actuelles.
Alors que l'Alberta fait pression pour la construction d'un nouvel oléoduc vers les ports de la Côte Ouest, le premier ministre a envoyé des signaux qui pourraient être interprétés favorablement.
Le premier ministre envisage-t-il de lever le plafonnement des émissions de GES ainsi que le moratoire sur la circulation des pétroliers au large de la Colombie-Britannqieu?
«Ça dépend», a-t-il répondu aux journalistes.
«Notre gouvernement est intéressé par les résulats», a-t-il poursuivi.
L'objectif, assure-t-il, est de réduire les émissions de GES pour être ainsi plus concurrentiel et moins dépendant des énergies fossiles, mais cet objectif pourrait donc être atteint autrement que par les restrictions actuelles, selon ce qu'il a laissé entendre.
Rappelons que la première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, milite activement pour trouver d'autres débouchés pour son pétrole.
Elle veut qu'un nouveau projet d'oléoduc vers la Côte Ouest soit sélectionné parmi les projets d'infrastructures que veut réaliser en priorité le gouvernement Carney.

