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«Au sein du système de l'ONU, il est temps que le prochain secrétaire général soit une femme.»
La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré qu'il était temps qu'une femme dirige l'ONU. Son appel a été repris par 14 autres femmes ministres des Affaires étrangères vendredi.
Les États nommeront le dixième secrétaire général de l'ONU pour un mandat commençant en 2027. Les femmes n'ont occupé que le poste de secrétaire générale adjointe, notamment la diplomate canadienne Louise Fréchette.
Les ministres affirment également qu'il devrait y avoir une parité entre les sexes dans le rôle de président de l'Assemblée générale de l'ONU - sur 72 mandats, seulement quatre femmes ont occupé ce poste.
Mme Joly a coorganisé la réunion des femmes ministres des Affaires étrangères à Toronto aux côtés de son homologue jamaïcaine Kamina Johnson Smith, à la suite d'une réunion similaire en 2018. La réunion de deux jours comprenait des ministres du Ghana, de l'Indonésie, du Népal et de la Roumanie.
Cette déclaration intervient avant les visites de haut niveau à l'Assemblée générale des Nations Unies la semaine prochaine à New York.
Les ministres ont échangé des idées sur la manière dont les pays peuvent promouvoir une plus grande égalité des sexes dans la vie publique et sur la manière de s'attaquer aux problèmes qui empêchent les femmes de briguer des fonctions publiques. Elles ont mis l'accent sur la «désinformation genrée» et la nécessité de demander des comptes aux plateformes de médias sociaux.
«Nous sommes préoccupées par la montée de la haine et du discours misogyne en ligne ciblant les femmes, en particulier dans les espaces civiques», peut-on lire dans une déclaration commune publiée vendredi.
«La sécurité des espaces publics en ligne est un bien public pour les sociétés et les démocraties dans leur ensemble, de sorte que les réglementations visant à préserver la sécurité et la vérité ne doivent pas être considérées comme anti-transparence ou anti-liberté d'expression ou de la presse.»
Cette déclaration survient alors que les libéraux tentent de faire avancer la législation sur les préjudices en ligne. Le gouvernement affirme que son projet de loi vise à réprimer les discours de haine, bien que les critiques affirment qu'il risque d'entraver la liberté d'expression.
Mme Joly a noté que toutes les ministres à la table avaient été confrontées à de la misogynie. «Le fait d’avoir vécu cette expérience renforce notre engagement à faire progresser l’égalité des sexes et à donner plus de pouvoir aux femmes dirigeantes dans le monde entier», a-t-elle affirmé.
«Nous sommes tous conscients de la résistance mondiale aux femmes et à nos droits humains, ainsi que des menaces croissantes auxquelles sont confrontées celles qui osent se lever et défendre leurs droits.»
La déclaration exhorte également les talibans à revenir sur «les mesures draconiennes qui ont effacé des décennies de progrès» en matière de droits des femmes en Afghanistan depuis qu’ils ont repris le contrôle du pays il y a trois ans. La déclaration n’utilise pas cependant le terme «d’apartheid sexuel», qui se répand parmi les défenseurs des droits des femmes pour décrire la situation en Afghanistan.