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La Police nationale d'Haïti manque toujours de «capacité logistique et technique» pour lutter contre les gangs.
Un expert des droits de l'homme de l'ONU a averti vendredi que la violence des gangs se propageait à travers Haïti alors qu'une mission soutenue par l'ONU ciblant les criminels dans le pays caribéen en difficulté reste sous-financée et en sous-effectif.
La Police nationale d'Haïti manque toujours de «capacité logistique et technique» pour lutter contre les gangs, qui, selon lui, empiètent sur de nouveaux territoires, alors que les armes et les munitions affluent en Haïti malgré un embargo international, a expliqué William O'Neill, qui s'est rendu en Haïti cette semaine.
Il a déploré des conséquences humanitaires «dramatiques». Il a aussi mis en garde contre l’inflation galopante, le manque de biens de première nécessité et «les personnes déplacées à l’intérieur du pays qui augmentent encore la vulnérabilité de la population, en particulier des enfants et des femmes».
D’avril à fin juin, au moins 1379 personnes ont été tuées ou blessées en Haïti, et 428 autres ont été kidnappées, selon les Nations Unies.
Pendant ce temps, au moins 700 000 personnes se sont retrouvées sans abri ces dernières années alors que la violence des gangs persiste dans la capitale, Port-au-Prince, et au-delà – plus de la moitié d’entre elles étant des enfants, selon M. O’Neill.
Il a dit avoir parlé avec le chef de la police d’Haïti, Rameau Normil, qui s’est plaint de n'avoir que 5000 agents pour un pays de plus de 11 millions d’habitants.
M. O’Neill a indiqué que le chef de la police lui a confié qu'«il est impossible d’assurer la sécurité».
L'expert de l'ONU a noté que la population d’Haïti «manque de tout» et a ajouté que les autorités doivent être tenues responsables «de lutter contre la corruption et la mauvaise gouvernance, qui continuent de plonger le pays dans une crise humanitaire sans précédent».
Il a averti que la mission actuelle, dirigée par 400 policiers kenyans arrivés en Haïti fin juin, a déployé moins d’un quart de son contingent promis.
«L’équipement qu’elle a reçu est inadéquat et ses ressources sont insuffisantes», a souligné M. O’Neill.
Actuellement, l’ONU a promis 85 millions $ US (115,4 millions $ CAN) pour la mission, dont 68 millions $ US (92,3 millions $ CAN) ont été reçus.
Washington envisage une opération de maintien de la paix de l’ONU en Haïti comme un moyen d’obtenir un financement et du personnel pour la mission dirigée par le Kenya, mais l’ONU a fait pression pour obtenir davantage de financement pour la mission actuelle.