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L'ex-secrétaire d'État et première femme à se présenter comme candidate d'un grand parti à la présidence des États-Unis, Hillary Clinton, a prévenu les libéraux de se méfier des partis politiques qui veulent revenir en arrière.
L'ex-secrétaire d'État et première femme à se présenter comme candidate d'un grand parti à la présidence des États-Unis, Hillary Clinton, a prévenu les libéraux de se méfier des partis politiques qui veulent revenir en arrière.
«Il y a des forces dans votre propre pays qui tentent de savoir si elles peuvent bricoler l'horloge et peut-être la faire reculer un peu», a-t-elle déclaré vendredi lors du congrès national du Parti libéral du Canada (PLC), à Ottawa.
La ministre des Finances, Chrystia Freeland, qui l'interviewait, lui a répondu du tac au tac qu'«il y en a certainement» avant d'inviter les libéraux à «écouter attentivement les avertissements» de la secrétaire Clinton.
«Nos amis et voisins du Sud (...) en 2016, vous les avez prévenus, on voit ce qui s'est passé», a ajouté Mme Freeland en référence à la défaite de son interlocutrice face à Donald Trump.
Mme Clinton a d'abord accédé à la notoriété nationale pendant les mandats présidentiels de son mari, Bill Clinton, dans les années 1990, avant de lancer sa propre carrière politique en tant que sénatrice de New York.
La politicienne a été la 67e secrétaire d'État américaine pendant le premier mandat du président Barack Obama avant de remporter l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle de 2016, qu'elle a perdue face à Donald Trump.
Lors de la conversation, devant une salle comble où s'étaient rassemblés des milliers de militants du PLC, Mme Clinton a dit constater aux États-Unis et ailleurs dans le monde «un climat» où certains veulent «garder les gens agités et déstabilisés» afin «de détourner (leur) attention» des enjeux importants.
«C'est bouleversant ce qui s'est produit avec le Parti républicain aux États-Unis», a-t-elle dit en mentionnant que plusieurs nient ce qui s'est produit lors de l'assaut du Capitole, en janvier 2021.
L'ex-adversaire politique de Donald Trump a dit ne pas vouloir «être alarmiste» même si elle a servi sa mise en garde.
«Je pense que dans le Parti démocrate aux États-Unis - je vais parler pour nous et non pour le Parti libéral du Canada - nous sommes fiers d'être tolérants (...), mais parfois il y a des choses que vous ne devriez pas tolérer», a-t-elle soutenu.
Plus tôt en soirée, l'ancien premier ministre du Canada et ex-chef libéral Jean Chrétien a attribué le progressisme canadien et la saine gestion des finances publiques aux gouvernements libéraux, lançant au passage quelques flèches au chef conservateur Pierre Poilievre.
«Depuis 60 ans, il n'y a eu que dix surplus budgétaires dans les finances canadiennes et, M. Poilievre, c'était toujours (sous) des gouvernements libéraux», a lancé celui qui a dirigé le pays de 1993 à 2003, ayant remporté trois mandats majoritaires.
Durant une allocution qui lui a valu plusieurs tonnerres d'applaudissements, M. Chrétien a décrit le Canada de 1963, alors qu'il a été élu pour la première fois au Parlement canadien. Ce pays n'avait pas de système national de santé, pas deux langues officielles, pas de charte des droits et libertés, la constitution était une loi britannique et il n'y avait même pas d'unifolié, le drapeau national.
«Ces choses ne se sont pas produites par accident. Elles ne sont pas tombées du ciel. Elles se sont produites grâce aux gouvernements libéraux», a-t-il déclaré devant les militants libéraux rassemblés.
Au fil des ans, les libéraux, le parti du «centre radical», ont rendu le pays «plus juste, plus prospère, plus bienveillant, plus tolérant et plus diversifié», a-t-il insisté.
M. Chrétien, qui n'a visiblementrien perdu de sa fougue malgré ses 89 ans, s'en est vigoureusement pris au nouveau chef conservateuret a invité la population à réélire les libéraux de Justin Trudeau aux prochaines élections.
«Poilievre est tellement négatif, tellement à droite que (l'ancien chef conservateur, Stephen) Harper a l'air raisonnable! Si ça continue comme ça, il va demander à devenir membre du Parti libéral», a-t-il blagué.
L'ex-premier ministre avait aussi une réplique à l'idée maintes fois répétée par M. Poilievre voulant que «tout est brisé» au pays. «Non, M. Poilievre, le Canada n'est pas brisé. Le Canada est toujours le meilleur et vive le Canada!», a-t-il déclaré sous de chaleureux applaudissements.
Avec des informations d'Émilie Bergeron, La Presse canadienne.