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Un ministre israélien prévient que la ville de Gaza pourrait être «détruite»

«S'ils n'acceptent pas [les conditions], Gaza, la capitale du Hamas, deviendra Rafah ou Beit Hanoun.»

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Des chars et des véhicules blindés de transport de troupes (APC) israéliens sont stationnés à la frontière entre Israël et Gaza, vue depuis le sud d'Israël, le 21 août 2025. Des chars et des véhicules blindés de transport de troupes (APC) israéliens sont stationnés à la frontière entre Israël et Gaza, vue depuis le sud d'Israël, le 21 août 2025. (AP Photo)

Le ministre israélien de la Défense a averti vendredi que la ville de Gaza pourrait être détruite si le Hamas n'accepte pas les conditions d'Israël.

Jeudi, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a annoncé son intention d'autoriser l'armée à lancer une opération de grande envergure visant à prendre le contrôle de la ville de Gaza.

Au lendemain de cette annonce, le ministre de la Défense, Israël Katz, a prévenu que la plus grande ville de l'enclave pourrait «se transformer en Rafah et Beit Hanoun», deux zones réduites en ruines au début de la guerre.

Sur le réseau social X, M. Katz a écrit que «les portes de l'enfer s'ouvriront bientôt sur les têtes des meurtriers et des violeurs du Hamas à Gaza, jusqu'à ce qu'ils acceptent les conditions d'Israël pour mettre fin à la guerre».

Il a réitéré les exigences d'Israël pour un cessez-le-feu: la libération de tous les otages et le désarmement complet du Hamas.

Le Hamas a déjà fait savoir qu'il libérerait les captifs en échange de la fin de la guerre, mais il rejette le désarmement sans la création d'un État palestinien.

L'opération de grande envergure dans la ville de Gaza pourrait s'amorcer dans les prochains jours.

La ville de Gaza est le bastion militaire et administratif du Hamas, situé au-dessus de ce qu'Israël considère comme un vaste réseau de tunnels.

Elle abrite également des centaines de milliers de civils et certaines des infrastructures et des installations sanitaires essentielles de la bande de Gaza.

Le Hamas a déclaré en début de semaine avoir accepté une proposition de cessez-le-feu émise par des médiateurs arabes, qui, si elle était acceptée par Israël, pourrait empêcher l'offensive.

Les parties ne négocient pas directement et des annonces similaires ont déjà été faites par le passé sans aboutir à un cessez-le-feu.

La proposition prévoit un accord en plusieurs phases comprenant l'échange d'otages et de prisonniers et le retrait des troupes israéliennes, tandis que les pourparlers se poursuivent en vue d'un cessez-le-feu à plus long terme.

Les dirigeants israéliens s'opposent à ces conditions depuis qu'ils ont abandonné un accord similaire au début de l'année, en raison de divisions au sein de la coalition de M. Nétanyahou et de la forte opposition de la droite.

De nombreux Israéliens craignent qu'une offensive ne condamne à mort la vingtaine d'otages encore en vie après l'attaque menée par les militants du Hamas le 7 octobre 2023. Les organisations humanitaires et les dirigeants internationaux avertissent que cela aggraverait la crise humanitaire à Gaza.

La logistique de l'évacuation des civils serait colossale. De nombreux habitants estiment que les déplacements répétés sont inutiles, car aucun endroit n'est sûr à Gaza.

Les organisations médicales avertissent que l'appel d'Israël à déplacer les patients vers le sud est irréalisable, faute d'installations pour les accueillir.

Malgré tout, M. Nétanyahou a fait valoir que l'offensive était le moyen le plus sûr de libérer les otages et d'écraser le Hamas.

«Ces deux objectifs — vaincre le Hamas et libérer tous nos otages — vont de pair», a soutenu M. Nétanyahou jeudi lors d'une visite dans un centre de commandement.