L'armée israélienne a entamé dimanche une trêve limitée de 10 heures par jour dans trois zones peuplées de la bande de Gaza.
Cette trêve s'inscrit dans le cadre de mesures incluant des largages aériens, en raison de l'inquiétude face à la faim croissante et aux critiques internationales d'Israël concernant sa conduite dans ce conflit qui dure depuis 21 mois.
L'armée a indiqué que cette «trêve tactique» dans la ville de Gaza, Deir el-Balah et Al-Mawasi, trois zones très peuplées, permettrait d'accroître l'aide humanitaire entrant sur le territoire. Cette trêve est valable de 10 h à 20 h tous les jours jusqu'à nouvel ordre.
«Quelle que soit la voie choisie, nous devrons continuer à autoriser l'entrée d'un minimum de fournitures humanitaires», a déclaré le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou dans un communiqué.
Comme l'avait prévenu l'armée, les opérations de combat se sont poursuivies. Les responsables de la santé à Gaza ont indiqué que les frappes israéliennes avaient tué au moins 38 Palestiniens entre samedi soir et dimanche, dont 23 demandeurs d'aide.
Une frappe aérienne sur un appartement de la ville de Gaza a tué une femme et ses quatre enfants. Une autre frappe a tué quatre personnes, dont un garçon, sa mère et son grand-père, dans le quartier de Zaytoun.
L'armée israélienne n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.
Ces derniers jours, les images d'enfants émaciés dans la bande de Gaza ont attisé les critiques internationales contre Israël, y compris de la part de ses proches alliés, qui appellent à la fin de la guerre et de la catastrophe qu'elle a provoquée.
Une grande partie de la population de la bande de Gaza, coincée par les combats sur des territoires de plus en plus exigus, dépend désormais de l'aide humanitaire.
L'armée israélienne a également mentionné qu'elle mettrait en place des voies sécurisées pour l'acheminement de l'aide. Elle a précisé que ces nouvelles mesures avaient été prises en coordination avec les Nations unies et d'autres organisations humanitaires.
La Jordanie voisine a annoncé avoir effectué trois largages aériens au-dessus de la bande de Gaza, dont un en coopération avec les Émirats arabes unis, déversant 25 tonnes de nourriture et de fournitures sur plusieurs sites.
Le Programme alimentaire mondial des Nations unies a salué ces mesures et a précisé disposer de suffisamment de nourriture, présente ou en cours d'acheminement, pour nourrir l'ensemble de la bande de Gaza pendant près de trois mois.
Les membres du Programme ont avancé qu'un cessez-le-feu était nécessaire pour garantir que les secours parviennent à toutes les personnes dans le besoin.
Un tiers de la population de la bande de Gaza n'a pas mangé depuis plusieurs jours et près d'un demi-million de personnes souffrent de conditions proches de la famine, selon des données du Programme.
Le Dr Muneer al-Boursh, directeur général du ministère de la Santé de Gaza, a appelé à un afflux massif de fournitures médicales et autres biens pour lutter contre la malnutrition infantile, à la suite d'une augmentation des décès liés à la faim.
«Cette trêve (humanitaire) ne servira à rien si elle ne se transforme pas en une réelle occasion de sauver des vies, a-t-il soutenu. Chaque retard se mesure à un nouveau décès.»



