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La commission spéciale de la Chambre des représentants qui enquête sur l'assaut du 6 janvier contre le Capitole à Washington a officiellement délivré vendredi une citation à comparaître extraordinaire à Donald Trump.
Selon la commission, l'ancien président a «personnellement orchestré» un effort, en plusieurs parties, pour renverser le résultat des élections de 2020.
La commission, composée de sept démocrates et deux républicains, a transmis une lettre aux avocats de M. Trump le sommant de témoigner soit en personne au Capitole, soit par visioconférence, «à partir du 14 novembre ou autour de cette date».
Sa comparution pourrait se poursuivre sur plusieurs jours, si nécessaire.
Dans la lettre, la commission demande par ailleurs le dépôt de nombreux documents, y compris des communications personnelles entre M. Trump et des membres du Congrès ou des groupes extrémistes.
Ces documents doivent être déposés avant le 4 novembre, bien que les échéanciers de la commission soient habituellement ouverts à des négociations.
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«Nous reconnaissons qu’une citation à comparaître envers un ex-président est historique», a écrit Bennie Thompson, membre du comité d’enquête, et vice-présidente Liz Cheney, dans la lettre adressée à Donald Trump.
In a letter to Mr. Trump, Chair @BennieGThompson and Vice Chair @RepLizCheney underscored Trump’s central role in a deliberate, orchestrated effort to overturn the results of the 2020 presidential election and block the transfer of presidential power. pic.twitter.com/rg7R37YE11
— January 6th Committee (@January6thCmte) October 21, 2022
«Nous reconnaissons qu'une citation à comparaître visant un ancien président constitue un geste important et historique, ont écrit dans la lettre le président de la commission, Bennie Thompson, et la vice-présidente, Liz Cheney. Nous ne prenons pas cette mesure à la légère.»
La commission ancre sa citation à comparaître dans l'histoire américaine, en soulignant que d'ex-présidents, de John Quincy Adams à Gerald Ford, avaient déjà témoigné devant le Congrès après avoir quitté la Maison-Blanche. La commission note aussi que même des présidents en exercice avaient déjà répondu à des assignations à comparaître devant le Congrès.
On ne sait pas comment réagiront maintenant M. Trump et son équipe juridique. L'ex-président pourrait se conformer, négocier avec la commission, annoncer qu'il défiera l'assignation à comparaître, ou l'ignorer complètement. Il pourrait aussi contester devant les tribunaux la validité de la sommation.
Cette assignation à comparaître constitue la dernière et la plus frappante escalade de l'enquête de 15 mois de la commission de la Chambre sur l'insurrection meurtrière du 6 janvier 2021, qui a entendu les témoignages d'adjoints, d'alliés et d'associés de M. Trump.
Dans la lettre d'assignation, la commission décrit les «preuves accablantes» rassemblées jusqu'ici, qui montrent que M. Trump «a personnellement orchestré» un effort pour annuler sa défaite aux élections de 2020. Il l'aurait fait notamment en diffusant de fausses allégations de fraude électorale généralisée, en «tentant de corrompre» le département de la Justice et en faisant pression sur les responsables d'États, les membres du Congrès et son propre vice-président pour modifier les résultats.
«En bref, vous étiez au centre de cet effort sans précédent (dans l'histoire) d'un président américain pour annuler une élection et entraver la transition pacifique du pouvoir, aboutissant finalement à une attaque sanglante contre notre propre Capitole et contre le Congrès lui-même», ont écrit M. Thompson et Mme Cheney.
Les législateurs estiment que les détails clés sur ce que M. Trump faisait et disait pendant le siège restent inconnus. Selon la commission, la seule personne qui peut combler ces lacunes est M. Trump lui-même.