International

Indignée par l'attaque sur Kyiv, l'UE s'engage à renforcer son soutien à l'Ukraine

L'indignation suscitée par cette attaque a poussé les ministres européens à condamner la Russie.

Publié

ebc732e167e2bd553184765d12ffa620c9c5711dd40fb8ea650afe739dd224f3.jpg Les ministres européens de la Défense se sont engagés vendredi à renforcer leur soutien à l'Ukraine et à accroître la pression sur la Russie, au lendemain d'une attaque aérienne russe sur Kiev qui a tué 23 personnes et gravement endommagé un complexe diplomatique européen. Des pompiers interviennent sur le site d'un bâtiment en feu après une attaque russe à Kyiv, en Ukraine, tôt le jeudi 28 août 2025. (AP Photo)

Les ministres européens de la Défense se sont engagés vendredi à renforcer leur soutien à l'Ukraine et à accroître la pression sur la Russie, au lendemain d'une attaque aérienne russe sur Kiev qui a tué 23 personnes et gravement endommagé un complexe diplomatique européen.

L'indignation suscitée par cette attaque a poussé les ministres européens à condamner la Russie, avant même leur réunion de vendredi à Copenhague, et à réclamer des mesures plus strictes contre Moscou, telles que la saisie des avoirs gelés, de nouvelles sanctions et un soutien accru à l'armée ukrainienne et à l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.

«Tout le monde comprend que, compte tenu des moqueries du président russe, Vladimir Poutine, à l'égard des efforts de paix, seule la pression fonctionne», a déclaré Kaja Kallas, haute représentante de l'Union européenne (UE) pour les affaires étrangères.

Ils ont également discuté du déploiement de troupes européennes en Ukraine pour garantir la sécurité et surveiller une paix qui semble lointaine, les efforts américains pour négocier la paix entre l'Ukraine et la Russie semblant au point mort. 

Les alliés européens de Kyiv cherchent à mettre en place une force capable de soutenir tout accord de paix. Une coalition de 30 pays, dont des pays européens, le Japon et l'Australie, s'est engagée à soutenir cette initiative. 

Mme Kallas a déclaré qu'en matière de garanties de sécurité pour l'Ukraine, les États-Unis exigent que l'Europe assume «la part du lion».

Les chefs militaires réfléchissent actuellement au fonctionnement de cette force de sécurité. Le rôle que pourraient jouer les États-Unis reste incertain. Donald Trump a exclu l'envoi de troupes américaines pour aider à défendre l'Ukraine contre la Russie.

Kaja Kallas a déclaré que les ministres de la Défense des 27 pays de l'Union européenne avaient discuté du renforcement des sanctions contre la Russie, de l'augmentation des fournitures de défense à l'armée ukrainienne et de la contribution européenne aux garanties de sécurité d'après-guerre, qui pourraient inclure des missions de formation de l'UE en Ukraine une fois le cessez-le-feu instauré.

Lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion, Mme Kallas a indiqué que les ministres avaient discuté des moyens de contourner le refus de la Hongrie de soutenir l'Ukraine. L'UE dispose, selon elle, de 6,6 milliards d'euros bloqués par le veto hongrois, qui pourraient potentiellement être envoyés à l'Ukraine via la nouvelle liste des besoins prioritaires de l'OTAN pour l'Ukraine, approuvée par le président américain.

Jeudi, les États-Unis ont approuvé une vente d'armes de 825 millions $ US à l'Ukraine, comprenant des missiles à longue portée et des équipements connexes pour renforcer ses capacités défensives.

La ministre lituanienne de la Défense, Dovilė Šakalienė, a déclaré que l'attaque contre Kyiv jeudi démontrait que l'espoir de paix actuel était «naïf» et que «Poutine ne fait que temporiser, en gagnant du temps à moindre frais pour tuer davantage de personnes et simuler une certaine volonté de mettre fin à ses propres agissements meurtriers».

Elle a ajouté que l'Europe devait réagir plus fermement à la Russie, notamment en saisissant les avoirs russes gelés.

«C'est en réalité un pouvoir que nous n'utilisons pas encore suffisamment, a-t-elle soutenu. Plus de 200 milliards d'actifs russes seraient extrêmement utiles, à la fois pour injecter ces fonds dans l'industrie de défense ukrainienne et pour acheter des armes américaines.»

Simon Harris, ministre irlandais de la Défense, a déclaré qu'il fallait en faire davantage pour contraindre la Russie à mettre fin à la guerre.

«Il est impératif que nous, membres de l'Union européenne, envisagions dès maintenant de nouvelles sanctions et les mesures supplémentaires à prendre pour accroître la pression sur la Russie afin qu'elle mette fin à cette guerre brutale et agressive contre l'Ukraine et à son impact considérable sur les civils», a-t-il dit.

Deux missiles ont atterri à environ 50 mètres d'une mission diplomatique de l'UE à Kyiv, brisant les fenêtres et les portes du bureau, sans faire de blessés. L'UE a convoqué l'envoyé russe à Bruxelles au sujet de l'attaque.

Le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (ONU) a prévu une réunion d'urgence sur les frappes aériennes contre l'Ukraine vendredi après-midi, à la demande de l'Ukraine et de cinq membres du Conseil européen: le Royaume-Uni, la France, la Slovénie, le Danemark et la Grèce. Deux des principaux émissaires ukrainiens devaient rencontrer vendredi l'administration Trump au sujet d'une médiation.

L'attachée de presse de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a critiqué Vladimir Poutine et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, après l'attaque de jeudi contre Kyiv.

Elle a déclaré que le président Trump «n'était pas satisfait de cette nouvelle, mais qu'il n'était pas non plus surpris».

Mme Leavitt a souligné que l'Ukraine avait également lancé des attaques efficaces contre l'industrie pétrolière russe ces dernières semaines.

«Peut-être que les deux camps ne sont pas prêts à mettre fin (à la guerre) eux-mêmes, a avancé l'attachée de presse. Le président souhaite qu'elle cesse, mais les dirigeants de ces deux pays (…) doivent également le vouloir.»