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Ils empochent près de 11 M$ en fraudant des commerces, des grossistes et des concessionnaires

Le SPVM a arrêté cinq suspects alors qu'un sixième est toujours recherché.

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Le SPVM a arrêté cinq suspects alors qu'un sixième est toujours recherché. (Christinne Muschi | La Presse canadienne)

Cinq suspects prétendument liés à un réseau interprovincial de fraudes ont été arrêtés jeudi par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) après une enquête de plusieurs années.

Les arrestations ont eu lieu à Montréal, Brossard, Laval et Boisbriand.

Mathieu Baaklini (29 ans), Mohamed Barkia (38 ans), Steve Loriston (51 ans), Nabil Najm (37 ans) et Antranik Ter-Mesropian (30 ans) auraient réussi à empocher près de 11 M$ avec leur stratagème de fraudes visant des commerces de détail, des grossistes et des concessionnaires automobiles.

«L'organisation criminelle, qui aurait opéré au Québec et en Ontario, aurait aussi été impliquée dans le recel de véhicules volés», précise le SPVM dans un communiqué.

Les suspects ont comparu jeudi au palais de justice de Montréal et font notamment face à des accusations de trafic de biens criminellement obtenus.

Le SPVM précise que Baaklini, Barkia et Loriston sont aussi accusés de fraude alors que des accusations additionnelles relatives à la création de faux documents ont aussi été portées contre Loriston.

Un suspect toujours recherché

Le SPVM indique par ailleurs que les forces de l'ordre sont à la recherche d'un sixième suspect dans cette affaire, soit Ralph Hachem. L'homme de 37 ans est visé par un mandat d'arrestation.

La police enquête sur ce groupe depuis 2021. «Au cours de phases antérieures de cette enquête criminelle, un total de 28 perquisitions ont été réalisées à l’intérieur de résidences et d’entrepôts. Des conteneurs ont également été interceptés au port de Montréal», souligne le SPVM en ajoutant qu'un volet de l’enquête en produits de la criminalité «a permis de saisir, en récupération d’actifs, des biens de luxe et des immeubles d’une valeur avoisinant les 8 M$».

Stratagèmes élaborés

Pour piéger les commerces et les grossistes, le réseau élaborait des histoires bien ficelées, selon le SPVM. Par exemple, un membre du réseau contactait un grossiste en se faisant passer pour un acheteur au sein d'une grande chaîne de restaurant.

Le fraudeur réussissait ensuite à conclure une entente pour acheter en grand volume un ou plusieurs produits spécifiques. Il payait ensuite la marchandise de façon frauduleuse en utilisant une fausse traite bancaire, un chèque contrefait ou encore un numéro de carte de crédit obtenu illégalement.

«Dans certains cas, le réseau aurait même réussi à convaincre un grossiste d’ajouter la facture au compte-client d’un commerce usurpé», précise le SPVM.

Le résultat final est que la marchandise achetée frauduleusement était livrée au réseau de fraudeurs, avant même que la victime puisse réaliser qu’elle avait été piégée. 

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Le SPVM explique également par communiqué que pour piéger des concessionnaires automobiles, un membre du réseau les contactait en se faisant passer pour un vendeur automobile affilié à un concessionnaire situé dans une autre ville.

«Le fraudeur expliquait qu'il souhaitait acheter un véhicule de luxe. Les négociations permettaient ensuite au fraudeur et à la victime de s’entendre sur le prix, le mode de paiement et les modalités de récupération du véhicule», raconte le SPVM pour mettre en garde les gens.

Par la suite, le véhicule de luxe était récupéré par un transporteur - un complice, selon le SPVM - qui remettait en main propre une fausse traite bancaire au vendeur du concessionnaire. «Ce dernier se rendait compte de la fraude au moment de tenter d’encaisser la fausse traite bancaire, dans les heures ou jours suivants.»

Le SPVM conclut par ailleurs en précisant que l'enquête criminelle se poursuit et invite toute personne ou entreprise qui aurait été victime de tels stratagèmes à le signaler, si ce n’est déjà fait.