Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a confirmé mercredi avoir trouvé 90 millions $ pour lancer les travaux préparatoires à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont dès cette année.
Il en a fait l'annonce officielle au sortir d'une longue rencontre du conseil des ministres, mercredi après-midi. Le ministre n'a toutefois pas voulu chiffrer le coût total du projet de reconstruction de l'hôpital vétuste.
Ce vaste chantier s'étalera sur 10 ans, jusqu'en 2035-2036, a-t-il indiqué, promettant de financer l'entièreté du projet.
M. Dubé en a aussi profité pour annoncer qu'il avait trouvé 110 millions $ pour faire avancer 26 autres projets d'hôpitaux en région jusqu'à l'étape du dossier d'affaires.
Il a confirmé des travaux à l'Hôtel-Dieu d'Arthabaska, où se tiendra incidemment une élection partielle dans moins de six mois et où une lutte à trois se profile entre la Coalition avenir Québec, le Parti québécois et le Parti conservateur.
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La pression était énorme sur le gouvernement pour qu'il lance les travaux à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Le personnel avait notamment dénoncé la présence de rongeurs, de chauve-souris et de fourmis à l'intérieur des murs de l'hôpital.
Le fait que des vents violents la semaine dernière aient provoqué des bris de vitres et une panne d'électricité majeure, y compris dans le bloc opératoire, a suscité l'indignation générale.
M. Dubé avait promis en 2021, puis à nouveau en 2023 de lancer les travaux à HMR, avant d'admettre, en mars dernier, avoir donné le feu vert à l'agrandissement de l'hôpital de façon «précipitée».
Le lancement des travaux a été repoussé en raison de l'état des finances publiques.
Où le gouvernement a-t-il finalement trouvé l'argent?
En mêlée de presse au Parlement, M. Dubé a expliqué s'être entendu avec ses collègues à l'Éducation et aux Transports pour piger dans des budgets d'infrastructures inutilisés.
«Il est normal qu'un moment donné, on ait prévu qu'on allait en appel d'offres sur tel projet. Le fournisseur ne se qualifie pas. On décide de retirer l'offre. Tout d'un coup, il se fait un trou de 200 millions $», a-t-il illustré.
Bon an, mal an, de 5 % à 10 % des ouvrages gérés par Québec sont ainsi retardés, selon le ministre.
«On s'est organisé entre nous, la Santé, l'Éducation et les Transports, qui sont les trois grands consommateurs, de dire: 'On va s'assurer qu'on va trouver ce 200 millions-là durant l'année'», a-t-il ajouté.
La députée de Pointe-aux-Trembles, dans l'est de Montréal, et ministre de la Solidarité sociale, Chantal Rouleau, a salué en mêlée de presse «la voie de passage» trouvée par ses collègues pour faire avancer le projet de Maisonneuve-Rosemont.
