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«Nous n’avions pas de problème jusqu’à ce que Trump s’en mêle.»
La situation demeure tendue à Los Angeles après des jours d’affrontements entre forces de l’ordre et manifestants contre la politique migratoire de Donald Trump, qui affirme que la situation ne cesse de se détériorer dans la mégalopole démocrate et demande l’envoi des troupes.
Voici les développements en date du 9 juin 2025:
22h | Trump autorise le déploiement de 2000 membres supplémentaires de la Garde nationale
Le président Donald Trump a autorisé lundi le déploiement de 2000 membres supplémentaires de la Garde nationale pour répondre aux manifestations à Los Angeles contre les raids des services d'immigration, selon des responsables américains.
20h30 | Les États-Unis se rapprochent-ils d'une guerre civile?
Est-ce le début d’un conflit plus important? Les affrontements pourraient-ils déborder dans les prochains jours aux États-Unis?
On pourrait le savoir dès le 14 juin, date où plusieurs autres manifestations contre la politique migratoire de Trump sont prévues dans l’ensemble du pays.
C’est du moins ce qu’a affirmé Erick Duchesne.
17h50 | Déploiement de Marines: «une attitude anti-américaine», selon le gouverneur de Californie
Le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, a estimé lundi que le déploiement de centaines de militaires des Marines à Los Angeles pour protéger les fonctionnaires et bâtiments fédéraux assouvit «le fantasme fou d'un président dictatorial», visant Donald Trump.
«Les Marines américains ont servi honorablement dans de multiples guerres pour défendre la démocratie. Ce sont des héros», a écrit M. Newsom sur X. «Ils ne devraient pas être déployés sur le sol américain, face à leurs propres compatriotes, pour réaliser le fantasme fou d'un président dictatorial. C'est une attitude anti-américaine.»
17h35 | Des militaires de la Marines «vont être déployés» à Los Angeles
Plusieurs centaines de militaires des Marines, une unité emblématique de l'armée américaine, «vont être déployés à Los Angeles», a indiqué à l'AFP un haut responsable américain, marquant un nouveau durcissement de la réponse fédérale aux heurts survenus dans la grande ville californienne.
«Au vu de l'augmentation des menaces contre des fonctionnaires fédéraux et des bâtiments fédéraux, 500 Marines d'active de Camp Pendleton», une base située à deux heures au sud de la ville, «vont être déployés à Los Angeles pour aider à protéger les fonctionnaires et bâtiments fédéraux», a indiqué cette source sous le couvert de l'anonymat.
16h21 | Des manifestants se rassemblent à nouveau dans le centre-ville de Los Angeles pour protester contre l'arrestation d'un dirigeant syndical
Les dirigeants syndicaux de toute la Californie ont mené la foule en scandant «Libérez Huerta maintenant!». Ils ont exhorté les gens à quitter les lieux pacifiquement à la fin du rassemblement.
15h | Un photojournaliste reste hospitalisé après avoir été touché par une balle non létale
Le photojournaliste Nick Stern couvrait une manifestation à Paramount samedi soir lorsqu'il a ressenti une vive douleur à la cuisse droite. Il s'est rendu compte par la suite qu'il avait été touché par une balle non létale tirée par des policiers sur la foule, comme une collègue.
«J'ai cru qu'il s'agissait d'une balle réelle en raison de l'intensité de la douleur», a déclaré M. Stern à l'AP. «Puis je me suis évanoui à cause de la douleur.»
14h10 | Une manifestion à Boston
Des centaines de personnes se sont rassemblées sur la place de l'hôtel de ville de Boston pour protester contre le déploiement de la Garde nationale à Los Angeles et la détention du leader syndical David Huerta.
Ils brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lireL«Le Massachusetts soutient ses voisins de Los Angeles» et «Protégez nos voisins immigrés».
«Ce ne sont pas les immigrants qui font obstacle aux travailleurs américains et à un bon emploi, ce sont les milliardaires», a déclaré Chrissy Lynch, présidente de l'AFL-CIO du Massachusetts. Elle a appelé le président Trump à renoncer à tout projet de déploiement de militaires pour réprimer les manifestations.
13h50 | La Garde nationale se rassemble
Des responsables américains ont déclaré à l'Associated Press qu'environ 1000 membres du personnel de la Garde nationale se trouvaient à Los Angeles sous ordre fédéral et que d'autres arrivaient tout au long de la journée.
Les responsables ont déclaré qu'ils pensaient que les 2000 soldats que le président a mobilisés seraient tous sur place d'ici la fin de la journée. Les responsables ont souhaité garder l'anonymat afin de pouvoir discuter des détails des opérations militaires.
Les troupes de la Garde font partie de la nouvelle «Task Force 51», sous le commandement du général de division Scott Sherman, commandant adjoint de l'armée américaine dans le nord des États-Unis.
13 h 29 | Une «excellente décision» selon Trump
Donald Trump s'est félicité lundi d'avoir pris une «excellente décision» en déployant des militaires de la Garde nationale à Los Angeles, une initiative critiquée par des militants des droits civiques et dénoncée par les autorités de Californie.
«Si nous n'avions pas fait ça, Los Angeles aurait été rayée de la carte», a affirmé le président américain sur son réseau Truth Social, en attaquant, à nouveau, le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, et la maire de Los Angeles, Karen Bass, jugés «très incompétents».
12 h 58 | L’ONU ne veut pas voir «plus de militarisation» de la situation
L’ONU a appelé lundi à la «désescalade» après trois jours de heurts à Los Angeles entre forces de l’ordre et manifestants contre la politique migratoire de Donald Trump, mettant en garde contre toute nouvelle «militarisation» de la situation.
«Nous ne voulons pas voir plus de militarisation de la situation et nous appelons toutes les parties au niveau local, de l’État et au niveau fédéral à travailler en ce sens», a déclaré le porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU Farhan Haq, alors que le président américain a déployé les militaires de la Garde nationale.
12 h 52 | Les affrontement à Los Angeles causés par des «agitateurs professionnels et des insurgés», selon Trump
Donald Trump, qui ne montre aucune intention de calmer le jeu après trois jours de heurts à Los Angeles, a jugé lundi que les affrontements avec les forces de l'ordre étaient l'œuvre d'«agitateurs professionnels» et d'«insurgés».
«Les gens qui causent des problèmes sont des agitateurs professionnels et des insurgés», a dit le président américain aux journalistes à son retour à la Maison-Blanche, sans dire s'il allait déclarer un état d'insurrection, ce qui lui donnerait des pouvoirs extrêmement étendus.
12 h 49 | La présidente mexicaine condamne les violences et demande le respect de la «dignité»
La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a condamné lundi les violences au cours des manifestations à Los Angeles contre la politique migratoire du président américain Donald Trump, s'adressant particulièrement aux Mexicains qui vivent aux États-Unis.
«Cela doit être clair, nous condamnons la violence, quelle que soit son origine», a déclaré Mme Sheinbaum à l'occasion de sa conférence de presse matinale habituelle, demandant «le respect de la dignité humaine et de la loi».
Pour elle, «l'incendie de véhicules de patrouille ressemble davantage à un acte de provocation qu'à un acte de résistance».
Au total, 42 Mexicains ont été arrêtés pendant des opérations musclées de la police fédérale américaine ayant visé les étrangers, a raconté le ministre mexicain des Affaires étrangères, Juan Ramon de la Fuente, au cours de la conférence de presse.
À LIRE | «Ils crachent, on frappe»: Trump franchit un nouveau palier dans l’affirmation de son pouvoir
En déployant l’armée en Californie contre l’avis des autorités locales et en menaçant de l’envoyer dans toutes les villes américaines où se dérouleraient des manifestations contre sa politique migratoire, Donald Trump a franchi un nouveau palier dans l’affirmation de son pouvoir.
11h04 | Un autre rassemblement?
Les dirigeants syndicaux prévoient d'organiser lundi un rassemblement dans le centre-ville de Los Angeles afin de soutenir un dirigeant syndical arrêté lors de manifestations contre l'immigration.
La Service Employees International Union a souligné que le rassemblement prévu au Grand Park, dans le centre-ville de Los Angeles, avait pour but de soutenir son président californien, David Huerta.
M. Huerta a été arrêté vendredi et devait comparaître devant le tribunal lundi après-midi.
Le SEIU représente des milliers de concierges, d'agents de sécurité et d'autres travailleurs en Californie. Le groupe prévoit également des rassemblements dans au moins une douzaine d'autres villes, de Denver à New York.
10h30 | Affrontements à L.A.: une journaliste blessée par une balle policière non létale
10h20 | Trump traîné en justice?
Newsom, un démocrate, a déclaré à MSNBC qu'il prévoyait d'intenter une action en justice lundi contre l'administration Trump afin de faire annuler le déploiement de la Garde nationale, qu'il a qualifié d'«acte illégal, immoral et inconstitutionnel».
Trump a invoqué une disposition légale qui lui permet de mobiliser les troupes fédérales en cas de «rébellion ou de danger de rébellion contre l'autorité du gouvernement des États-Unis».
Mais Newsom a déclaré qu'il estimait que le président était tenu de se coordonner avec le gouverneur de l'État avant d'ordonner un tel déploiement.
«Nous allons tester cette théorie demain avec un procès», a déclaré Newsom dimanche.
9h41 | La ville de Glendale annule un contrat autorisant l'ICE à héberger des détenus dans sa prison locale
La ville californienne annule un contrat qui autorisait les autorités fédérales chargées de l'immigration à héberger des détenus dans sa prison locale, invoquant la crainte de nuire à la confiance de la communauté.
Dans un communiqué publié dimanche soir, les responsables de Glendale ont déclaré que la ville mettrait officiellement fin à son accord avec le département de la Sécurité intérieure et les services américains de l'immigration et des douanes.
«La ville reconnaît que la perception publique du contrat avec l'ICE, aussi limité et soigneusement géré soit-il, aussi bénéfique soit-il, est devenue source de division», indique le communiqué.
Les autorités fédérales chargées de l'immigration concluent souvent des accords avec les services de police locaux pour héberger des immigrants détenus. L'accord entre l'ICE et Glendale était en vigueur depuis 2007, ont indiqué les responsables.
Un porte-parole de l'ICE n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.
9h16 | À VOIR: la crise en images
00h16 | Donald Trump crie sur Truth Social
«Ça a l’air d’aller vraiment mal à L.A., ENVOYEZ LES TROUPES!!!» a publié Donald Trump sur son réseau Truth Social, lançant aussi: «ARRÊTEZ LES GENS MASQUÉS, MAINTENANT».
La police de Los Angeles (LAPD) a annoncé dans la nuit sur X que le centre-ville a été déclaré zone de rassemblement interdit. «Vous devez quitter le centre-ville immédiatement», zone où circulaient les manifestants dimanche soir. Une zone du quartier d’affaires a aussi été déclarée zone interdite de rassemblement.
Des images aériennes diffusées par la télévision montraient de nombreuses voitures de police roulant en cortège dans des rues désertes du centre-ville et des forces de l’ordre positionnées aux carrefours, mais aussi quelques face à face avec des petits groupes de manifestants, dispersés en différents petits groupes mobiles, selon le journaliste d’ABC7 survolant la ville en hélicoptère.
Dimanche après-midi, des dizaines de manifestants ont bloqué une autoroute pendant plus d’une heure, dans un face à face tendu avec les forces de l’ordre, qui ont procédé à quelques arrestations et fait usage de gaz lacrymogènes, y compris contre des journalistes, ont constaté des reporters de l’AFP.
Une journaliste pour une télévision australienne a été touchée sans gravité à la jambe par un projectile en caoutchouc tiré par la police dans le centre-ville, selon les images circulant sur les réseaux sociaux et son employeur, 9news.
Au moins trois voitures ont été incendiées et deux autres vandalisées, et la soirée a commencé avec des affrontements entre les forces de sécurité et des petits groupes d’individus pour beaucoup masqués.
La police de Los Angeles a indiqué que les forces de l’ordre avaient arrêté au moins 56 personnes en deux jours, et que trois de ses membres ont été légèrement blessés.
En début d’après-midi, la police de Los Angeles avait bouclé les alentours de bâtiments fédéraux, empêchant tout contact entre les manifestants et les soldats casqués de la Garde nationale en tenue camouflage, ont relevé des journalistes de l’AFP.
Donald Trump a déployé 2000 membres de la Garde nationale pour tenter de contenir ces manifestations, multipliant les attaques contre les autorités californiennes démocrates, accusées d’incompétence.
Le gouverneur de la Californie, Gavin Newsom, a appelé les manifestants à ne pas tomber dans ce qu’il juge être un piège tendu par le président républicain, qui exploiterait politiquement une crise dans un bastion démocrate sur un de ses thèmes principaux d’action: la lutte contre l’importante immigration illégale.
«Ne mordez pas à l’hameçon de Trump. Trump veut le chaos et a incité à la violence», a-t-il dit sur X. «Restez calmes. Restez concentrés. Ne lui donnez pas l’excuse qu’il cherche », a-t-il demandé, tout en promettant que « ceux qui agressent les forces de l’ordre ou causent des dommages matériels risquent d’être arrêtés».
«Nous n’avions pas de problème jusqu’à ce que Trump s’en mêle.»
Ces heurts ont débuté vendredi dans cette ville où réside une importante population hispanique, des habitants tentant de s’interposer face aux arrestations musclées d’immigrés menées par la police fédérale de l’immigration (ICE). Environ 300 gardes sont arrivés dimanche matin.
La Garde nationale, force armée de réserve, est le plus souvent mobilisée lors de catastrophes naturelles.
Selon l’ancien chef de l’ONG Human Rights Watch, Kenneth Roth, c’est la première fois depuis 1965 qu’un président déploie ces militaires sans demande préalable d’un gouverneur d’État.
Des ressortissants mexicains ont été arrêtés au cours des récentes opérations, a annoncé dimanche la présidente du Mexique Claudia Sheinbaum, appelant les États-Unis à les traiter avec dignité.
Évoquant une «invasion» des États-Unis par des «criminels venus de l’étranger», Donald Trump a érigé la lutte contre l’immigration clandestine en priorité absolue, et communique abondamment sur les arrestations et expulsions d’immigrés.
À Los Angeles, d’importantes opérations vendredi et samedi des agents de l’ICE, parfois en civil, ont donné lieu à de premiers rassemblements d’opposition et à des affrontements violents entre manifestants et forces de l’ordre.
«Nous devons défendre notre peuple», a déclaré à l’AFP une femme, elle-même fille d’immigrés, refusant de donner son nom.
Sur place, la présence des militaires inquiète plus qu’elle ne rassure Jason Garcia, 39 ans, habitant de Los Angeles et ancien militaire, qui dit craindre une «escalade».
La présence en force de tous ces militaires en treillis, « c’est plus une tactique d’intimidation », estime pour sa part Thomas Henning, un manifestant.
Avec de l'information de l'Agence France-Presse.