Environ 120 citoyens de Danville ont assisté à la séance du conseil municipal de leur Ville, jeudi soir, pour contester la hausse de leur compte de taxes. Au cœur de la frustration, une hausse largement plus élevée de la taxation en milieu rural par rapport au milieu urbain.
La Ville avait fait appel à des agents de sécurité pour la réunion qui avait lieu au centre communautaire Mgr Thibault. Ils n’ont toutefois pas eu à intervenir.
Les élus, dans leur budget 2024, ont tranché pour une hausse de taxes moyenne de 12,8% en milieu rural, alors que ceux en milieu urbain devront éponger une hausse de 3,26%.
«Vous ne me donnez rien du tout, je ne vous coûte rien»
«Moi je demande une révision du budget, a clamé un autre citoyen », suscitant des applaudissements et quelques cris dans la salle.
La mairesse Martine Satre avait toutefois une explication à fournir, pour cet écart entre le rural et le milieu urbain.
«On a une comptable depuis deux ans, on a rattrapé les états financiers en retard. Nous avions quatre ans de retard. La comptable a pris vraiment beaucoup de soins pour attribuer les dépenses dans les bons départements. On s’est rendu compte qu’on facturait trop pour les services d’eau et d’égouts. Il y avait aussi des prêts qui venaient à échéance […] En corrigeant cette anomalie-là, on a créé justement cet écart », a noté la mairesse.
«Vu la situation, ce n’est pas quelque chose qu’on va répéter [une telle hausse de taxes]. C’est sûr qu’il va y avoir une plus grande vigilance», poursuit la mairesse de Danville, Martine Satre.
Un résident s’est ensuite présenté au micro et a invité le conseil à s’engager à réduire le montant du compte de taxes des citoyens de la municipalité dans l’avenir, estimant que Danville fait partie des villes « les plus taxées de la région».
«On ne peut pas s’engager à diminuer les taxes», a toutefois répondu la mairesse.
À la sortie du centre communautaire, l’instigatrice d’une pétition contre le budget 2024, Isabelle Paradis, n’a pas caché sa déception et estime ne pas avoir obtenu de réponses à ses questions.
«Les idées ne sont pas claires, parce qu’il n’y avait pas beaucoup de réponses. Souvent on a eu comme réponse qu’ils n’avaient pas les chiffres. Ils disaient aux citoyens de les contacter, plus de façon personnelle au bureau, mais nous, on était là pour obtenir des réponses et on ne les a pas toutes entendues », a-t-elle critiqué.
«Je pense que ce qui insulte les gens dans cette histoire-là, c’est qu’il y a une dualité entre le rural et l’urbain »
«Il y a une grande frustration par rapport à cette hausse-là, surtout dans un contexte où les gens ont l’impression de ne pas en avoir pour leur argent. On essaie de se positionner pour corriger la situation. Ça prend du temps, c’est laborieux », a pour sa part commenté la mairesse, qui n’a toutefois pas l’intention de réviser le budget.
