La légende de la musique québécoise Serge Fiori a rendu l'âme mardi; le jour de la Fête nationale. L'auteur-compositeur-interprète nous a quittés à l'âge de 73 ans, après une longue maladie.
M. Fiori a été retrouvé sans vie à son domicile de Saint-Henri-de-Taillon, au Lac-Saint-Jean, a initialement annoncé le journal L'Étoile du Lac.
Sa maison de production a ensuite informé la population de la triste la nouvelle sur les réseaux sociaux.
«C'est avec un immense regret que nous vous informons qu'aux premières heures de cette St-Jean-Baptiste est décédé Serge Fiori des conséquences d'une longue maladie», a confirmé son gérant chez GSI Musique, Serge Grimaux.
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«Serge est parti comme il a vécu, avec ce sourire légendaire qui rayonnait sur tous ceux et celles qui l'ont connu, tous ceux et celles à qui il a su procurer une joie immense, et sur ce pays qui fut le sien, dans son coeur et dans son éternel engouement», a-t-on ajouté.
L'artiste québécois d'origine italienne sera à jamais reconnu comme le chanteur du groupe mythique Harmonium, qui a fait vibrer la province lors des années 1970.
Fiori laisse au Québec des oeuvres intemporelles comme Pour un instant, Un musicien parmi tant d'autres et 100 000 raisons en guise de legs.
Né à Montréal en 1952, Serge Fiori a baigné dans la musique dès sa jeunesse, puisque son père était chef d’un orchestre de danse.
C’est en 1974 que sa carrière musicale est véritablement lancée avec la sortie de l’album éponyme «Harmonium». La chanson «Pour un instant» deviendra notamment un classique de la chanson québécoise.
Le groupe ne sortira que deux autres albums - «Si on avait besoin d’une cinquième saison» et «L’Heptade» - avant de se séparer.
Cela n’a pas pour autant mis fin à la carrière de Serge Fiori, qui a notamment écrit en 1977 la chanson «Duodadieu» avec Luc Plamondon et François Cousineau. Il l’enregistrera en duo avec Diane Dufresne.
Il a également collaboré en 1978 avec Richard Séguin pour l’album «Deux cents nuits à l’heure», qui a reçu de nombreux trophées au tout premier gala de l’ADISQ qui s’est tenu l’année suivante.
La carrière de l'auteur-compositeur-interprète aura été marquée par plusieurs pauses et retours sur la scène.
Serge Fiori a été nommé chevalier de l’Ordre national du Québec lors de la dernière cérémonie de remise des insignes le 18 juin dernier. Il était absent de l’événement.
Une vague d’hommages
L’empreinte de Serge Fiori sur le Québec a été soulignée par plusieurs politiciens peu de temps après l’annonce de son décès.
«Serge Fiori a marqué le Québec avec des chansons empreintes de poésie, de profondeur et de sensibilité. Avec Harmonium, il a touché le cœur de plusieurs générations de Québécois, dès la sortie de son premier album en 1974. En repoussant les limites de la musique rock, il a élargi les horizons de toute une époque. Son œuvre a contribué à redéfinir la place de la musique au Québec. Les trois albums d’Harmonium sont devenus des albums cultes pour notre nation. Il a mis des mots et des mélodies sur ce qu’on vivait et sur ce qu’on était. Grâce à lui, la chanson québécoise a franchi les frontières. Du Mont-Royal aux scènes de l’Europe, sa voix a résonné partout. Sa musique va continuer de vivre, de nous rassembler et de nous émouvoir encore longtemps. Mes pensées vont à sa famille, ses proches et à tous ceux que sa musique a touchés.Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, l’a notamment qualifié de «véritable ambassadeur de la culture québécoise», a mentionné le premier ministre François Legault.
«Serge Fiori fut un immense parolier et mélodiste, les airs de ses chansons nous accompagnent depuis plus de 50 ans et continueront à le faire encore dans l'avenir», a-t-il réagi sur le réseau social X.
«De grands artistes au Québec, il y en a eu beaucoup. Mais des grands de la stature de Serge Fiori, il y en a peu. Les trois albums d’Harmonium nous survivront tous et toutes. Il s’agit de musique éternelle, profondément humaine et actuelle», a écrit sur X la co-porte-parole de Québec solidaire, Ruba Ghazal.
Les hommages ont aussi été nombreux dans le milieu culturel.
Le chanteur Bruno Pelletier a raconté dans une publication Facebook que c’était grâce à lui qu’il a «voulu commencer à jouer de la guitare après la batterie, et à vouloir écrire en français à l’adolescence».
La chanteuse Laurence Jalbert l’a quant à elle remercié «pour tout ce que tu nous as légué».
Le groupe Salbarbes lui a rendu un hommage poétique sur Facebook, soulignant qu’on «aura écouté les chansons d’Harmonium comme un catalyseur de notre identité».
Avec de l'information de la Presse canadienne