Philippe Pichet a eu gain de cause face à la Ville de Montréal. Le Tribunal administratif du Travail (TAT) a déclaré que l’ex-chef du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a bel et bien été «victime de harcèlement psychologique» de la part de son employeur.
Dans sa décision, le TAT estime également que la Ville n'a pas respecté sur obligations prévues «à l’article 81.19 de la Loi sur les normes du travail».
«Malgré les engagements qu’elle avait pris dans la Transaction, la Ville de Montréal a adopté, une conduite qui s’est progressivement traduite par la marginalisation, l’isolement et la mise à l’écart professionnelle de M. Pichet», peut-on lire dans le jugement. «Ces comportements répétés, hostiles ou non désirés, ont porté atteinte à sa dignité et à son intégrité psychologique, créant un milieu de travail objectivement néfaste.»
Les mesures de réparation appropriées n'ont pas été dévoilées dans le jugement du TAT.
En 2024, trois juges de la Cour du Québec ont statué que M. Pichet a fait l’objet d’une «destitution déguisée» de la part de la Ville, qui l'a suspendu avec solde en 2017 à la suite d'allégations de pratiques criminelles au sein de la direction du Service des affaires internes du SPVM.
M. Pichet a pris sa retraite en 2023 et par la suite entamé un premier recours contre la Ville en plus de se tourner vers le TAT, lui qui estime que cette suspension a eu des impacts énormes sur sa carrière.
En avril 2024, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a d'ailleurs témoigné devant le TAT et s’est défendue d’avoir fait «de la microgestion» dans le dossier de M. Pichet.
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Lors de son passage devant le tribunal, Mme Plante a notamment été questionnée au sujet d’une entente signée en 2018 selon laquelle M. Pichet devait réintégrer les rangs du SPVM à titre d’inspecteur-chef. Ce scénario ne s’est cependant jamais produit.
De son côté, la mairesse Plante a affirmé ne pas s’être occupée de ce dossier, qui était selon elle davantage du ressort des ressources humaines de la Ville.

