Le Conseil du trésor et l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) négociaient encore de façon intensive, mardi en fin d'après-midi, à quelques heures du déclenchement prévu de la grève générale, à minuit et une minute.
L'Alliance a même fixé à 21h l'échéance pour parvenir à une entente, à défaut de quoi la grève serait déclenchée à 00h01.
À son arrivée à la période des questions, le premier ministre Justin Trudeau a dit vouloir s'assurer «que les deux parties à la table de négociation continuent leur travail avec beaucoup d'intensité pour pouvoir résoudre cette question-là».
«Je sais que les Canadiens s'attendent à ce qu'on continue de livrer les services sur lesquels ils comptent», a ajouté le premier ministre.
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En cas de grève, plusieurs ministères et organismes fédéraux ainsi que l'Agence du revenu du Canada seront touchés.
L'AFPC y représente 155 000 membres pour les fins de cette négociation, soit 120 000 fonctionnaires membres de quatre groupes et 35 000 qui sont membres du Syndicat des employés de l'Impôt.
Les services essentiels seront toutefois assurés, notamment aux services frontaliers, dans les services correctionnels, pour les prestations d'assurance-emploi, l'allocation de soutien au revenu des anciens combattants, les prestations de la sécurité de la vieillesse et le supplément de revenu garanti, de même que les versements du Régime de pension du Canada.
Reste que plusieurs services au public seraient affectés, comme les passeports, l'immigration, les déclarations de revenus et les différents services à la clientèle, en personne ou au téléphone.
Offre salariale bonifiée
Le Secrétariat du Conseil du trésor a révélé avoir bonifié son offre salariale, dimanche, dans le but de recueillir l'adhésion de l'Alliance. Il offre maintenant 9% d'augmentation sur trois ans.
Mais l'Alliance a jugé cela insuffisant, elle qui demande 4,5% par année pendant trois ans.
La question du télétravail, une priorité pour les membres de l'Alliance, semble poser un sérieux problème pour le Conseil du trésor.
Le Trésor soutient que les demandes de l'AFPC, «selon leur libellé actuel, auraient de graves répercussions sur la capacité du gouvernement de fournir des services à la population canadienne et limiteraient sa capacité de gérer efficacement l'effectif de la fonction publique».
Le Conseil du trésor défend son offre globale. «Nous avons une bonne offre sur la table, et il y a suffisamment de points communs pour parvenir à un consensus sur une convention collective renouvelée pour nos fonctionnaires. Les Canadiennes et les Canadiens s'attendent à ce que les deux parties négocient de bonne foi et fassent des compromis pour éviter de perturber les services sur lesquels ils dépendent. Nous faisons tout notre possible pour éviter la perturbation du travail», a-t-il affirmé.

