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Les négociations entre le gouvernement fédéral et les employés de l'État viennent de prendre une autre tournure.
Les négociations entre le gouvernement fédéral et les employés de l'État viennent de prendre une autre tournure, alors que les membres de l'Alliance de la fonction publique du Canada se sont prononcés en faveur d'un mandat de grève à être déclenchée au moment opportun.
Une grève pourrait donc être déclenchée dans les prochaines semaines.
Pour les fins de ce vote, l'AFPC représente quelque 120 000 fonctionnaires fédéraux. Il s'agit du plus grand syndicat de fonctionnaires au pays. Ceux-ci travaillent au sein des différents ministères: Transports, Immigration, Anciens combattants, Services Canada, par exemple.
Ce vote en faveur de la grève des syndicats qui négocient avec le Conseil du trésor fédéral s'ajoute à celui des membres du Syndicat des employés de l'impôt, aussi affilié à l'Alliance, qui représente 35 000 membres qui travaillent à l'Agence du revenu du Canada. Ceux-ci s'étaient déjà prononcés «massivement» en faveur d'un mandat de grève, avait annoncé l'AFPC vendredi dernier.
Voyez l'analyse du journaliste pigiste Chris Nardi au bulletin Noovo Le Fil 17 dans la vidéo qui accompagne ce texte.
«Si les membres de l’AFPC travaillant au gouvernement fédéral débraient, ce sera la plus importante grève contre un seul employeur de l’histoire du pays», a affirmé le président national de l'AFPC, Chris Aylward, mercredi.
L'AFPC n'a pas voulu dévoiler dès maintenant sa stratégie, à savoir si une éventuelle grève prendrait la forme de journées de grève isolées ou par blocs de journées, d'une grève tournante par régions ou d'une grève illimitée.
«Aujourd’hui, les membres de l’AFPC envoient un message clair: ils veulent que leur employeur cesse de tenir leur travail pour acquis, ils ne veulent pas s’appauvrir davantage, et ils sont prêts à se battre pour que ça change», a ajouté M. Aylward.
Si une grève venait à être déclenchée, des services essentiels devraient être maintenus, comme dans les services frontaliers, les services correctionnels, à l'assurance-emploi. Des discussions à cet effet ont déjà eu cours entre les parties pour désigner les postes jugés essentiels.
«Nos membres ne prendront pas la décision de débrayer à la légère. Ils savent bien qu’une grève sera difficile, tant pour eux que pour la population qui dépend des services qu’ils fournissent. Ils choisissent d’exercer leur pouvoir de négociation, parce qu’ils ont attendu assez longtemps. Les factures, elles, n’attendent pas. Leurs familles ne peuvent plus attendre. Personne ne peut attendre plus longtemps», a déclaré M. Aylward.
«On parle notamment des services de passeport, de l'assurance-emploi, on parle des frontières et des aéroports. On parle de services au ralenti ou carrément qui ne seront pas livrés. Il y a 40 000 des 120 000 des employés de l'AFPC, qui ont été déclarés essentiels. Ceux-ci devront se rendre au travail, peu importe s'il y a une grève ou pas», a ajouté le journaliste pigiste Chris Nardi au bulletin Noovo Le Fil 17.
Réagissant au vote de grève, le premier ministre Justin Trudeau a rappelé que «c'est les négociations à la table de négociations qui sont les plus importantes». «C'est comme ça qu'on va s'assurer qu'on arrive à une solution équitable pour tout le monde», a-t-il ajouté.
Il a dit comprendre que «les coûts de la vie sont élevés pour tout le monde».
Le premier ministre a aussi souligné que les fonctionnaires fédéraux avaient été au front dès le début de la pandémie pour émettre des chèques aux personnes dans le besoin et aux entreprises.
«La question des salaires n'est pas arrivée à nouveau [sur la table des négociations]. Il semblerait que le gouvernement ait une nouvelle offre à présenter. On devrait apprendre d'ici vendredi si elle est bonne pour que les négociations continuent. Si ce n'est pas le cas, l'AFPC risque très fort de déclencher cette grève», a précisé le journaliste pigiste Chris Nardi au bulletin Noovo Le Fil 17.
Les négociations entre le Conseil du trésor et l'Alliance ne sont toutefois pas rompues. Le Syndicat des employés de l'impôt, par exemple, a d'autres séances de négociation prévues du 17 au 20 avril.
Le litige porte sur les augmentations de salaire, le télétravail et la sous-traitance des emplois de la fonction publique vers le privé.
Au plan salarial, l'Alliance réclame des augmentations de 4,5 % par année pour 2021, 2022 et 2023.
Le gouvernement fédéral offre un contrat de quatre ans, soit 1,5 % en 2021, 3 % en 2022, 2 % en 2023 et 1,75 % en 2024, soit une moyenne de 2,06 % par année.
Entre les deux, un rapport de la Commission de l'intérêt public — une étape du processus de négociation au fédéral qui vise à rapprocher les parties — a proposé des augmentations de 1,5 % en 2021, de 4,5 % en 2022 et de 3 % en 2023.
Le Secrétariat du Conseil du trésor a pris acte du vote de grève. «Le gouvernement du Canada reconnaît l’importance du rôle que jouent les membres de son effectif dans la prestation des services aux Canadiennes et Canadiens et s’engage à conclure des conventions collectives qui sont à la fois équitables pour les fonctionnaires et raisonnables pour les contribuables», a-t-il fait savoir.
«Notre objectif demeure de parvenir à une entente à la table de négociation le plus tôt possible. (...) Les deux parties ont accepté de poursuivre les négociations par la voie de la médiation, lesquelles sont en cours cette semaine. Nous avons réalisé d’importants progrès au cours de la dernière semaine et nous avons satisfait à de nombreuses demandes des syndicats», a ajouté le Trésor fédéral.
«Il existe de nombreux points sur lesquels les deux parties peuvent faire des compromis, y compris les augmentations salariales, et si l’AFPC partage notre engagement à négocier de bonne foi, nous pouvons conclure des ententes rapidement à la table de négociation», a-t-il ajouté.