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Voici ce que nous savons jusqu’à présent sur ce dossier et ce qui a mené à ce dénouement.
Le bateau Madleen, qui transportait de l’aide humanitaire destinée à Gaza et qui avait notamment en son bord la jeune activiste suédoise Greta Thunberg, a été intercepté lundi matin par la Marine israélienne.
Voici ce que nous savons jusqu’à présent sur ce dossier et ce qui a mené à ce dénouement.
Greta Thunberg est arrivée dans un port israélien lundi, quelques heures après la saisie par les forces israéliennes du bateau humanitaire.
Le bateau, escorté par la marine israélienne, est arrivé au port israélien d'Ashdod lundi soir, selon le ministère israélien des Affaires étrangères. Le ministère a publié une photo de Greta Thunberg sur les réseaux sociaux après son débarquement.
Le Medleen est parti d’Italie le 1er juin avec à son bord 12 militants français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais dans le but de «briser le blocus israélien» de Gaza, en proie à une situation humanitaire désastreuse après plus d’un an et demi de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Au cours de la nuit, la Coalition de la flottille pour la liberté, qui avait affrété le bateau, a indiqué sur Telegram avoir perdu la liaison avec le voilier qui a été «arraisonné» selon elle par l’armée israélienne.
«Si vous voyez cette vidéo, nous avons été interceptés et kidnappés dans les eaux internationales», a déclaré Mme Thunberg dans une vidéo préenregistrée partagée par la Coalition de la flottille pour la liberté.
La Coalition de la flottille pour la liberté, lancée en 2010, est un mouvement international non violent de soutien aux Palestiniens, combinant aide humanitaire et protestation politique contre le blocus de Gaza.
À VOIR | Gaza: les secours font état d'au moins 31 morts dans des tirs israéliens en marge de distributions d'aide
Dans une publication sur les réseaux sociaux, le gouvernement israélien a affirmé que les 12 activistes se trouvant sur le «yacht du selfie» se trouvaient en sécurité, s’étaient vu distribuer des sandwiches et de l’eau et qu’ils seraient renvoyés vers leurs pays d’origine après que le bateau ait rejoint les côtes israéliennes.
«L'infime quantité d'aide qui n'a pas été consommée par les "célébrités" sera transférée à Gaza par le biais de véritables canaux humanitaires», poursuit-on dans le message publié sur X.
Un porte-parole du gouvernement a ajouté qu’il s’agissait «d’activisme Instagram».
On affirme aussi que plus de 1200 camions d’aide humanitaire sont entrés dans Gaza dans les deux dernières semaines et que près de 11 millions de repas ont ainsi pu être distribués à la population gazaouie.
Malgré tout, des travailleurs humanitaires et des experts préviennent que Gaza pourrait être touchée par la famine, à moins que le blocage soit levé et qu’Israël ne cesse son offensive.
Les agences de l'ONU et les principaux groupes humanitaires affirment que les restrictions israéliennes, l'effondrement de l'ordre public et les pillages généralisés rendent extrêmement difficile l'acheminement de l'aide aux quelque 2 millions de Palestiniens de Gaza.
Dans sa vidéo préenregistrée, Greta Thunberg a appelé son entourage à «faire pression sur le gouvernement suédois» afin qu’il mette tout en place afin qu’elle et ses camarades soient libérés.
La ministre suédoise des Affaires étrangères, Maria Malmer Stenergard, a déclaré à Stockholm que l'équipage et les passagers du Madleen étaient conscients des risques de la campagne, que son ministère déconseillait les voyages à Gaza depuis dix ans, et que les personnes qui ne tiennent pas compte de ce conseil ont une responsabilité personnelle évidente, a rapporté l'agence de presse suédoise TT.
Elle a ajouté que l'évaluation actuelle du ministère est que personne à bord n'est en danger et qu'il n'y a pas besoin d'aide consulaire pour le moment.
Six citoyens français ses trouvaient également à bord du bateau, dont Rima Hassan, une membre du Parlement européen d'origine palestinienne. Elle n'a pas le droit d'entrer en Israël en raison de son opposition à la politique israélienne à l'égard des Palestiniens.
Le président français Emmanuel Macron a demandé à Israël de leur permettre de rentrer en France dès que possible, a indiqué son bureau dans un communiqué.
Le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu a accusé lundi «Greta Thunberg et les autres [d’avoir] essayé de mettre en scène une provocation médiatique dans le seul but de se faire de la publicité».
«L’État d’Israël ne permettra à personne de briser le blocus maritime de Gaza, dont l’objectif principal est d’empêcher le transfert d’armes au Hamas, une organisation terroriste meurtrière qui détient nos otages et commet des crimes de guerre », a averti dimanche le ministre de la Défense, Israël Katz.
Le gouvernement Netanyahu fait face à une forte pression internationale pour mettre fin à la guerre. Les bombardements quotidiens de l’armée ont dévasté la bande de Gaza, où la population est menacée de famine du fait du siège imposé par Israël et des fortes limitations sur l’aide humanitaire, selon l’ONU.
La guerre à Gaza été déclenchée par l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 55 restent retenues à Gaza, dont au moins 31 mortes, selon les autorités israéliennes.
Plus de 54 880 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
En 2010, une flottille internationale de huit cargos transportant près de 700 passagers, partie de Turquie pour tenter de forcer le blocus de Gaza, a été stoppée par une opération militaire israélienne qui a fait dix morts parmi les militants.
Le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007, deux ans après le retrait unilatéral d’Israël de ce territoire qu’il a occupé en 1967. Avant d’assiéger Gaza après le début de la guerre en 2023, Israël imposait depuis 2007 un blocus au territoire pauvre et surpeuplé.
Avec de l'information de l'Agence France-Presse et de The Associated Press