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Gaza: la Défense civile annonce un bilan de 43 morts dans des raids israéliens

Ce bilan a été annoncé alors que les négociations entre Israël et le Hamas piétinent.

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Un véhicule de l'armée israélienne se déplace le long de la frontière de la bande de Gaza, vu depuis le sud d'Israël, le dimanche 13 juillet 2025. Un véhicule de l'armée israélienne se déplace le long de la frontière de la bande de Gaza, vu depuis le sud d'Israël, le dimanche 13 juillet 2025. (Ohad Zwigenberg/Associated Press )

La Défense civile a annoncé dimanche que des frappes israéliennes avaient tué 43 Palestiniens dans la bande de Gaza où Donald Trump espère que la situation sera «réglée» la semaine prochaine malgré le blocage des discussions sur un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

Les deux camps s'accusent mutuellement d'enrayer ces négociations lancées le 6 juillet à Doha par l'intermédiaire du Qatar, de l'Egypte et des États-Unis, pour mettre fin à 21 mois de guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

«Sur Gaza, nous discutons et nous espérons que ce sera réglé la semaine prochaine» a dit M. Trump dimanche soir, réitérant ses déclarations optimistes du 4 juillet.

La veille, sept agences de l'ONU avaient mis en garde contre le «niveau critique» de la pénurie de carburant à Gaza, qui constituait un "nouveau fardeau insupportable» pour «une population au bord de la famine»

«Seulement 150 000 litres de carburant ont pu entrer ces derniers jours, ce qui couvre moins des besoins d'une journée», a déclaré dimanche à l'AFP le chef du réseau d'ONG palestiniennes à Gaza, Amjad Shawa. Selon lui, il faudrait «275 000 litres par jour pour répondre aux besoins essentiels». 

Dans le territoire assiégé, 43 Palestiniens ont été tués dimanche par des bombardements israéliens, a déclaré le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

Parmi eux, 11 Palestiniens dont des femmes et des enfants ont péri dans des frappes sur un marché à Gaza-ville, dans le nord du territoire, et trois autres dans le camp de déplacés d'Al-Mawassi, dans le sud, selon lui.

Dans le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de Gaza, 20 personnes ont été tuées, dont dix y compris des enfants près d'un point de distribution d'eau potable, a ajouté M. Bassal.

L'armée israélienne a déclaré avoir visé un membre du Jihad islamique, un groupe armé palestinien allié du Hamas, mais a reconnu que «la munition était tombée à des dizaines de mètres de sa cible» en raison d'une «erreur technique». 

«L'incident est en cours d'examen», a ajouté l'armée.

Elle a affirmé que son aviation avait, en 24 heures, «frappé plus de 150 cibles terroristes à Gaza». 

«Ça suffit»

À l'hôpital al-Aqsa de Deir al-Balah, des Palestiniens pleuraient la mort de proches tués à Nousseirat, près des dépouilles enveloppées dans des linceuls en plastique, selon des images de l'AFP.

«Nous avons été réveillés par le bruit de deux énormes explosions. On a vu notre voisin, Abou Jihad Al-Arbid, et ses enfants sous les décombres de leur maison bombardée», a raconté à l'AFP Khaled Rayan, un habitant de Nousseirat.

«Notre message au monde: arrêtez la guerre. Ça suffit (...) Ils tuent des civils, il ne nous reste plus rien», a déclaré Mahmoud al-Chami, un autre habitant.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.

L'attaque du 7 octobre 2023 a fait 1219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

Au moins 58 026 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

«Déplacement forcé»

Samedi, une source palestinienne a affirmé que les négociations rencontraient «des obstacles» et que le Hamas rejetait «totalement» un plan d'Israël prévoyant le maintien de ses forces «sur plus de 40% de la superficie de Gaza». 

Selon cette source, l'objectif d'Israël est «d'entasser des centaines de milliers de déplacés» dans le sud de Gaza, «en préparation d'un déplacement forcé de la population vers l'Égypte ou d'autres pays». 

Une deuxième source palestinienne a néanmoins fait état de «progrès» sur les questions liées à l'entrée de l'aide humanitaire et l'échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.

«Israël a démontré sa volonté de faire preuve de flexibilité dans les négociations», a rétorqué un responsable israélien, en accusant le Hamas de chercher «à saboter les négociations». 

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a réaffirmé ces derniers jours les objectifs de son pays: libérer les otages, désarmer le Hamas et le chasser de Gaza, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Dimanche, un bateau de la Flottille pour la liberté, un mouvement international non violent de soutien aux Palestiniens, transportant de l'aide humanitaire, a quitté la Sicile à destination de Gaza, un peu plus d'un mois après l'interception par Israël d'un précédent navire.

Également dimanche, des proches d'otages ont à nouveau manifesté à proximité du bureau de M. Netanyahou à Jérusalem, pour réclamer leur retour, et ont projeté sur des immeubles voisins des portraits géants des captifs.

«La majorité absolue des gens (...) veut ramener tous les otages et mettre fin à la guerre», a affirmé à l'AFP Yotam Cohen, dont le frère Nimrod fait partie des otages.