La mairesse de Saguenay, Julie Dufour, a été reconnue coupable mercredi matin d'un des trois chefs d'accusations qui pesaient contre elle, soit d'avoir fait des manœuvres électorales frauduleuses contre Serge Simard.
Dans sa décision rendue mercredi matin, le juge Louis Duguay a acquitté la mairesse sur les deux autres accusations qui pesaient contre elle. Il l'a donc condamné à une peine minimale, soit de payer une amende de 5000$. Son avocat, Me Charles Levasseur, a fait savoir à Noovo Info qu'ils allaient porter la décision en appel.
Mme Dufour était accusée par le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) de manœuvre frauduleuse aux élections municipales de 2021. Selon les faits allégués, elle aurait tenté de dissuader deux candidats à la mairie et un aspirant candidat de se présenter aux élections en échange d’un bénéfice.
Lors de l'audience du jour, seul Jean Marc Crevier - l'un des plaignants dans cette affaire - était présent pour entendre le verdict. Il y avait aussi les conseillers municipaux, Michel Potvin et Marc Bouchard, ainsi que l'équipe du cabinet de la mairesse.
Le procès de Julie Dufour s'est déroulé en avril dernier et plusieurs témoignages, dont celui des plaignants, ont été entendus par le tribunal. La mairesse n'avait toutefois pas pris la parole lors du procès. Son avocat avait expliqué qu'il ne voyait pas la pertinence de faire témoigner sa cliente étant donné que des affidavits avaient été déposés. «Ce qui a fait en sorte que ça n'aurait été que répétitif», avait dit Me Levasseur à Noovo Info.
Malgré la décision rendue mercredi et compte tenu de l’appel, la mairesse compte garder son siège et souhaite se représenter aux prochaines élections, a confirmé son avocat. Rappelons qu'en cas de verdict de culpabilité, Mme Dufour s'était engagée à payer la totalité de ses frais juridiques, en plus de s’abstenir de siéger à la table des décisions et de ne pas pouvoir voter au palier municipal pendant cinq ans.
Quelques semaines plus tôt, Noovo Info avait appris que plus de 81 000$ ont été dépensés en frais d'avocat pour défendre la mairesse dans cette affaire. Et si le jugement penche plutôt en sa faveur, les contribuables devront assumer l'entièreté de la facture.
D’après l’avocat et professeur retraité à l’Université du Québec à Chicoutimi Daniel Gagnon, ce montant en soi n’est pas pour autant démesuré. «Si on regarde ça froidement, d’un point de vue professionnel, ça ne semble pas nécessairement loufoque comme facture», avait-il dit en entrevue à Noovo Info.
Selon Me Gagnon, la complexité de l’affaire, les potentiels frais de déplacement de l’avocat concerné et le travail de préparation inhérent à cette cause pèsent dans la balance pour expliquer ces frais. Et d’après lui, le montant pourrait monter considérablement, s’il y a appel.
Avec des informations de Frédérica Fortin-Foster pour Noovo Info

