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Des organismes, dont l'Association médicale canadienne, appellent le gouvernement fédéral à accroître ses dons de vaccins à l'initiative COVAX et à aider à l'administration de vaccins sur le terrain dans des pays plus pauvres.
Des organismes, dont l’Association médicale canadienne, appellent le gouvernement fédéral à accroître ses dons de vaccins à l’initiative COVAX et à aider à l’administration de vaccins sur le terrain dans des pays plus pauvres.
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« Le prochain variant est évitable », a lancé Stuart Hickox, le directeur de ONE Canada, un organisme qui milite pour accroître l’accès aux vaccins contre la COVID-19 dans les pays pauvres, lors d’une conférence de presse virtuelle mercredi.
La présidente de l’Association médicale canadienne, la Dre Katharine Smart, a résumé par la suite que sans un accès équitable aux vaccins, nous continuerons de nous retrouver dans un « cycle perpétuel de gestion pandémique » avec des variants et des mutations qui se développent dans les pays où le taux de vaccination est faible.
Moins de 6 % de la population des pays en voie de développement est vaccinée par rapport à plus de 80 % au Canada, a-t-elle plaidé.
Bien que le gouvernement du Canada se soit engagé à livrer l’équivalent d’au moins 200 millions de doses à l’initiative COVAX d’ici la fin de 2022, 50 millions de vaccins directement et suffisamment d’argent pour acheter 150 millions de doses de plus _, le regroupement estime qu’Ottawa devrait en faire davantage, notamment en renforçant la capacité des organisations à administrer les vaccins.
« En protégeant d’autres pays, nos protégeons les Canadiens », a insisté la Dre Smart.
Le ministre du Développement international, Harjit Sajjan, est « régulièrement en contact » avec le directeur de l’alliance des vaccins ainsi qu’avec l’alliance COVAX afin de « déterminer les besoins et comment le Canada peut les soutenir », a indiqué un de ses porte-parole dans une déclaration transmise à La Presse canadienne.
M. Sajjan « a demandé au ministère d’examiner ce que le Canada peut faire pour combler toute lacune ».
Les démarches visent notamment à déterminer comment Ottawa peut contribuer à « l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement en vaccins » pour vacciner les populations les plus vulnérables de la planète.
Des pays riches, comme le Canada, ont pris des engagements envers COVAX, tout en signant des contrats privés avec des fabricants de vaccins. Ces pays riches ont alors sapé les plans de COVAX en s’emparant de tous les premiers approvisionnements sur les marchés mondiaux, au détriment des personnes vulnérables dans les pays à faible revenu.
Et, tout compte fait, le Canada peut se permettre d’en faire bien plus, a souligné Brett House, le vice-président et économiste en chef adjoint à la Banque Scotia, notamment affilié à l’Université de Toronto, mais qui prenait la parole en son nom personnel.
Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le soutien pandémique dans les pays du G20 a totalisé plus de 10 000 milliards $, une somme qui, a-t-il dit, ne ferait que croître faute d’une vaccination mondiale.
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Les 50 milliards $ US qu’il en coûterait pour vacciner la planète selon différentes estimations en représentent donc 0,5 %, un montant si « abordable » que ça représente « une goûte d’eau dans l’océan », a soutenu M. House.
Plus encore, l’économiste croit que le Canada pourrait occuper un « rôle de premier plan » puisque la facture représente la moitié de ce que le pays a investi pour soutenir sa propre économie depuis le début de la pandémie.
La docteure Joanne Liu, qui enseigne à l’École de santé des populations et de santé mondiale de l’Université McGill, a estimé que le Canada doit cesser de se comporter comme « un suiveux, voire un traîneux » parce que la « pensée magique » ne fonctionnera pas.
« Le Canada doit arrêter d’être frileux sur la levée des brevets de façon temporaire et sur les produits pour combattre la COVID-19, a-t-elle dit. Sinon, on n’y arrivera pas. »
Selon elle, Ottawa ne doit pas simplement s’assurer que ces vaccins se rendent à l’aéroport, mais aussi de faire « les derniers milles » pour qu’ils se rendent « dans les bras des gens », en finançant une campagne de sensibilisation, s’assurer d’avoir une chaîne de froid, d’avoir l’équipement et de former le personnel.