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Le choix du corridor du 3e lien, «encore de la fumisterie», trouve l'opposition au gouvernement Legault

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«Fumisterie» et «bluff»: le PQ réagit au nouveau corridor du 3e lien proposé par la CAQ «Fumisterie» et «bluff»: le PQ réagit au nouveau corridor du 3e lien proposé par la CAQ

«Fumisterie» et «bluff» : voilà la réaction du Parti québécois (PQ) et de Québec solidaire (QS) à la suite du dévoilement jeudi du corridor choisi par le gouvernement du Québec pour la création du 3e lien entre Québec et Lévis.

Pascal Paradis, député péquiste de Jean-Talon, a affirmé jeudi en point de presse que la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, «se donne en spectacle».

«C’est difficile de trouver les qualificatifs pour décrire ce à quoi nous avons assisté», a-t-il déclaré à l'Assemblée nationale. «Il n'y a aucun tracé réel - on a une idée du corridor - toujours aucun coût, toujours aucune étude, mais beaucoup de faits alternatifs.»

M. Paradis trouve que «c’est encore de la fumisterie électoraliste», affirmant que la CAQ n'a «plus aucune crédibilité».

«Oui, il y a des problèmes de circulation et de trafic à Québec, il y a des solutions, mais il faut y réfléchir. [...] On veut un transport qui fonctionne mieux, on veut une circulation plus fluide, il y a des solution, mais ce n’est pas celle identifiée par la CAQ.»
- Pascal Paradis, député du PQ dans Jean-Talon

Voyez l'entrevue de Pascal Paradis avec Jean-Simon Bui dans la vidéo liée à l'article.

«On call le bluff»

Le député solidaire de Taschereau, Étienne Grandmont, a tenu sensiblement le même discours en point de presse, en affirmant que l'annonce de jeudi «permet à Mme Guilbault de gagner du temps jusqu'aux prochaines élections».

«La CAQ est en train de faire croire au monde que c’est sérieux, qu’elle étudie un nouveau scénario pour un 3e lien Québec et Lévis», a plaidé M. Grandmont. «Ce n’est pas ça la vraie réalité. Ils vont nous faire le coup pour une troisième fois, un autre tracé du 3e lien, pour une troisième élection consécutive.»

Tout comme Pascal Paradis, M. Grandmont a déploré l'absence d'évaluation des coûts dans la récente annonce de la CAQ.

«C’est complètement désespérant de voir un gouvernement utiliser l’argent public pour  faire croire au monde qu’on avance dans un projet – oui, certes qui est demandé par une partie de la population – mais qui ne réussi pas le test de la réalité», a-t-il dit en concluant que Québec solidaire «call le bluff» sur cette annonce.

Le «CHA-CHA-CHA» de la CAQ

Le chef du Parti conservateur a lui aussi dénoncé jeudi «le manque de sérieux» du gouvernement du Québec dans le dossier du 3e lien.

«Un pas à l’Est, un pas à l’Ouest, on descend en dessus du fleuve, on remonte, on retourne à l’Est, on arrête tout et on recommence », a ironisé Éric Duhaime dans un communiqué.

M. Duhaime est d’avis que le corridor choisi par Québec, soit un pont à l’ouest, ne réglera «ni les problèmes de mobilité ni ceux de développement économique dans la Capitale-Nationale».

Éric Duhaime a conclu en affirmant qu’il considère ce « vire-capot historique » comment étant «risible» et «qu’il est dorénavant impossible de faire confiance en ce gouvernement».  

Le Parti conservateur du Québec propose un pont de 2,15 km, estimé à 1,8 milliard de dollars, qui passerait par le chemin Prévost sur l’île d’Orléans et se raccorderait à la route 132 sur la Rive-Sud.

De l'ouverture, mais...

La Chambre de commerce et d'industrie du Grand Lévis (CCIGL) affirme accueillir la nouvelle «avec ouverture» même si l'organisation a toujours milité pour un tracé situé plus à l'est. La CCIGL exprime aussi «une vigilance soutenue sur cette prise de décision, les étapes à venir et sa réalisation».

«Ce projet a déjà connu trop de virages et d’hésitations. Nous sommes ouverts au tracé présenté, mais nous attendons des réponses claires quant à cette prise de décision et sa réalisation. Aujourd’hui, ce que nous demandons, c’est de la cohérence, plus de communication, de la transparence et surtout, de l’action. Le gouvernement doit démontrer que cette annonce n’est pas une promesse électorale de plus, mais une étape irréversible vers la réalisation du lien tant attendu», soutient Marie-Josée Morency, présidente-directrice générale de la CCIGL.

Voyez ce qu'en pensent les acteurs municipaux de la région dans la vidéo ci-dessous.

La Rive-Sud de Québec demeure elle aussi dubitative quant à la nouvelle version du projet.

À voir dans la vidéo ci-dessous.