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«Un courant de 14 400 volts a alors traversé l'élagueur et l'a électrocuté.»
Une mauvaise identification des risques liés au travail à effectuer serait l'une des causes de l'accident qui a coûté la vie à un élagueur de l'entreprise Safe-T-Tree en août 2024 dans l'arrondissement Saint-Laurent à Montréal, conclut mercredi la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) dans son rapport d'enquête.
Le 1er août 2024, le travailleur s'affairait à des travaux d'élagage dans la cour arrière d'une résidence - en étant grimpé à l'arbre à l'aide d'une échelle et d'un système de positionnement par corde - lorsque la scie à perche en aluminium qu'il manipulait est entrée en contact avec la ligne électrique aérienne de moyenne tension située à proximité.
«Un courant de 14 400 volts a alors traversé l'élagueur et l'a électrocuté. Les secours ont été appelés, et son décès a été constaté sur les lieux», précise la CNESST dans son rapport d'enquête.
Selon l'organisation, «une identification des risques déficiente a fait en sorte que des travaux d'élagage étaient effectués à proximité d'une ligne électrique».
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La CNESST note, entre autres, que la présence d'une ligne électrique près des travaux n'a pas été signifiée dans le dossier de soumission remis aux travailleurs.
« X [le travailleur] ne se rappelle pas d’avoir vu le fil de moyenne tension sans quoi il affirme qu’il l’aurait noté ou aurait refusé d’effectuer le travail pour les arbres situés près du réseau électrique», explique-t-on dans le rapport d'enquête en précisant que l’entreprise n’est pas une compagnie autorisée par Hydro-Québec pour effectuer des travaux près du réseau électrique de moyenne tension.
La CNESST note aussi qu’il n’y a pas eu de réunion d’information sur les lieux de travail afin de donner aux membres de l’équipe des mesures de sécurité à prendre à ce qui a trait à la présence de risques.
La journée des travaux, une première équipe (l'élagueur A) arrive sur les lieux et entame son travail sur le côté de la maison «sans évaluer les risques présents dans toute la cour arrière», raconte la CNESST dans son rapport. Devant l'ampleur des travaux, l'élagueur A demande l'aide d'une seconde équipe. En après-midi arrive donc l'élagueur B.
«L’élagueur A a mentionné à l’élagueur B l’absence de particularités pour l’élagage des deux arbres. […] Il a ainsi omis d’identifier la présence de la ligne de moyenne tension. L’élagueur B a décidé de se fier aux informations reçues par l’élagueur A et n’a pas effectué une identification des risques avant d’entreprendre son ascension dans le catalpa», explique-t-on.
«En résumé, la ligne de moyenne tension électrique qui était repérable n’a pas été identifiée ni par X lors de sa visite de soumission, ni par l’élagueur A avant d’entreprendre les travaux le matin, ni par l’élagueur B avant de commencer l’élagage du catalpa. L’employeur ne s’est donc pas assuré de la mise en œuvre d’un moyen efficace pour identifier la présence d’une ligne de moyenne tension avant le début des travaux», résume la CNESST.
«Cette identification déficiente a fait en sorte que des travaux ont été effectués sur un arbre dont les branches étaient situées à moins de 3 mètres du réseau électrique par une compagnie non autorisée par Hydro-Québec et avec des équipements non conçus pour ce genre de travail», conclut-on dans le rapport.
Comme le veut son mandat, le CNESST transmettra les conclusions de son enquête à la Société internationale d'arboriculture du Québec et il sera diffusé dans les établissements de formation offrant le programme d'études arboriculture-élagage pour sensibiliser les futurs travailleurs.