Société

Drame de la fillette de Granby: nos enfants sont-ils mieux protégés qu’il y a 5 ans?

«La mauvaise nouvelle, c’est que le plan d’action actuellement pour arriver à réaliser ces changements, il traîne de la patte.»

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Drame de la fillette de Granby: nos enfants sont-ils mieux protégés qu’il y a 5 ans? Drame de la fillette de Granby: nos enfants sont-ils mieux protégés qu’il y a 5 ans?

Cinq ans après le décès tragique de la fillette de Granby, nos enfants sont-ils mieux protégés? Ce n’est pas l’avis de l’ancien vice-président de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse André Lebon.

M. Lebon estime toutefois qu’il est positif de voir le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, s’intéresser aux recommandations édictées par la Commission Laurent.

«Je pense que le ministre est sincère, il endosse les correctifs, les orientations. La mauvaise nouvelle, c’est que le plan d’action actuellement pour arriver à réaliser ces changements, il traîne de la patte», relève M. Lebon.

Voyez son entrevue avec Marie-Christine Bergeron dans la vidéo liée à l’article.

André Lebon a toutefois un reproche à adresser au ministre Carmant: «actuellement, le ministre a l’air de dire que les recommandations de la Commission Laurent sont réalisées à presque 70%. Selon moi, c’est complètement inexact et c’est une vision jovialiste de leur réussite», lance-t-il.

M. Lebon rappelle d’ailleurs que la détérioration du système de protection de la jeunesse ne s’est pas faite en un an.

«Ça a pris 15 ans et la réforme Barrette de 2015 a creusé des problèmes massifs dans le domaine de la protection de la jeunesse et de la réadaptation. Pour reconstruire, c’est sûr qu’il faut y aller par étape. Ça ne se fera pas en un an», insiste-t-il.

L’ancien vice-président de la Commission Laurent se réjouit cependant du suivi assuré par un comité indépendant, qui devrait être révélé dans les prochains jours. «On va avoir l’heure juste», affirme-t-il.

M. Lebon voit aussi d’un bon œil le fait que la question du salaire des personnes travaillant en protection de la jeunesse soit davantage au goût du jour. Mais il rappelle aussi l’ampleur du retard à rattraper.

«Il y a d’autres aspects, comme les conditions de travail, la supervision professionnelle, l’accès à des consultations auprès de spécialistes, le temps passé auprès des gens qu’on évalue, énumère-t-il. Tout ça a été coupé, réduit en peau de chagrin et on pense qu’on va avoir des résultats en n’appliquant pas les recommandations.»

Pour l’entrevue intégrale avec André Lebon, voyez la vidéo liée à l’article.