Le président américain Donald Trump quitte le sommet du G7 à Kananaskis, en Alberta, avant sa fin, mais assure qu'il est en très bons termes avec tous les pays membres de l'organisation internationale.
«Vous voyez probablement ce que je vois (entre l'Iran et Israël) et je dois rentrer aussitôt que je le peux», a-t-il dit en marge de la prise de photo de famille des dirigeants du G7.
M. Trump a soutenu qu'il avait pu accomplir beaucoup au cours de son passage au Canada, ajoutant qu'il jouit d'«une vraiment bonne relation avec tout le monde» qui était réuni dans le décor majestueux des Rocheuses canadiennes.
C'est d'abord la porte-parole de la Maison-Blanche Karoline Leavitt qui avait annoncé sur le réseau social «X» le départ précipité de M. Trump, précisant qu'il partirait après un souper réunissant les chefs d'État.
Elle a affirmé que M. Trump a eu «une excellente journée au G7», notant qu'il avait concrétisé un accord commercial avec le Royaume-Uni, mais qu'il devait quitter en raison du conflit au Moyen-Orient.
Le premier ministre canadien a été entendu par les journalistes présents à la photo de famille dire qu'il était reconnaissant que le président Trump ait été présent au sommet et qu'il comprenait la raison de son départ.
Un peu plus tôt, en point de presse, le président français Emmanuel Macron a aussi commenté positivement la nouvelle. Il s'est réjoui de l'implication américaine vers une sortie de crise.
«Le fait que le président Trump s'engage personnellement dans les prochaines heures à obtenir un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran est une très bonne chose (de même que) le fait qu'il s'engage, ce qui a toujours été notre ligne, à ce qu'on reprenne la discussion sur la limitation du nucléaire et du balistique», a-t-il dit.
Quelques heures plus tard, les sept dirigeants des pays du G7, dont M. Trump, ont tous signé une déclaration commune appelant à une désescalade.
«Nous demandons instamment que la résolution de la crise en Iran aboutisse à une désescalade plus vaste des hostilités au Moyen-Orient, y compris à un cessez-le-feu à Gaza», ont-ils déclaré tous ensemble.
Pourtant, plus tôt lundi, des médias américains rapportaient que le président américain écartait l'idée de signer la déclaration commune sur la situation au Moyen-Orient.
Ottawa et Washington souhaitent s'entendre d'ici 30 jours
L'entente commerciale signée par M Trump et le Royaume-Uni avait d'abord été annoncée en mai. Il est attendu que celle-ci permette la levée de droits de douane américains.
D'autres pays membres du G7 espèrent aussi conclure des ententes similaires afin de reléguer la guerre tarifaire aux oubliettes.
Le pays hôte du sommet, le Canada, s'est donné un échéancier de 30 jours avec la Maison-Blanche pour parvenir à un tel accord.
Cette date butoir visée a été révélée dans le compte-rendu du bureau de M. Carney sur la rencontre qui a eu lieu lundi matin avec M. Trump.
«Le premier ministre Carney et le président Trump ont discuté des pressions commerciales actuelles et des priorités pour les travailleurs et les entreprises de chaque pays, et ont fait le point sur les principaux enjeux soulevés dans les négociations sur une nouvelle relation économique et de sécurité entre le Canada et les États-Unis», peut-on lire.
«Les dirigeants ont convenu de poursuivre les négociations en vue d’un accord dans les 30 jours à venir», ajoute-t-on.
À peine quelques heures plus tôt, le ministre responsable du commerce entre le Canada et les États-Unis, Dominic LeBlanc, avait savamment évité de s'avancer sur un tel échéancier.
Même chose pour l'ambassadrice du Canada aux États-Unis, Kirsten Hillman. Mme Hillman et M. LeBlanc ont tous deux pris part à une partie de la rencontre entre M. Carney et M. Trump, qui a duré plus d'une heure.
Questionné à savoir s'il excluait la signature d'une entente d'ici la fin du sommet de deux jours, le ministre LeBlanc a répondu qu'il n'est «pas naïf quant au travail qu’il reste à faire».
«Mais je suis encouragé par le progrès», a-t-il dit.
Mme Hillman a renchéri en affirmant qu'une entente n'arrivera pas immédiatement. «Nous n'en sommes pas encore là. Nous avons un président qui est très convaincu de la politique qu'il a autour des droits de douane afin d'atteindre certains de ses objectifs», a soutenu celle qui a aussi été présente durant une portion de la rencontre.
Elle a fait valoir que, selon le Canada, l'approche de M. Trump, au contraire, lui nuit. L'ambassadrice estime qu'Ottawa arrive, au fil des conversations, à faire comprendre cette perspective aux Américains.
«Ça prend du temps. Ça prend beaucoup de données et beaucoup de faits (...) mais nous sentons qu'il y a un sentiment d'accélération dans les discussions depuis les dernières semaines», s'est-elle réjouie.
Le président américain a lui-même déclaré son attachement à son approche commerciale d'imposer des droits de douane.
«Je suis une personne de tarifs. J'en ai toujours été une. C'est simple, facile, précis et ça va juste très vite. Et je pense que Mark a une idée plus complexe, mais aussi très bonne.»
Néanmoins, il s'est montré optimiste que le Canada et les États-Unis puissent en arriver à une entente au cours des prochains jours.
M. Trump porte visiblement plus en estime M. Carney que son prédécesseur, Justin Trudeau. Il a mentionné devant les médias réunis dans la salle de rencontre bilatérale avec M. Carney que tous deux ont «développé une très bonne relation».
Le président américain portait d'ailleurs une épinglette à l'effigie des drapeaux canadien et américain. Celle-ci n'a pas été offerte par le Canada en guise de cadeau de bienvenue, a précisé le bureau de M. Carney, laissant entendre que M. Trump avait pris l'initiative de la porter.
Des membres de l'administration Trump qui sont présents au sommet de Kananaskis, comme le secrétaire d'État Marco Rubio, arborent pour leur part des épinglettes en forme de feuille d'érable.
Discussions ouvertes et franches» entre alliés
Ce n'est qu'après la rencontre entre M. Trump et M. Carney que le coup d'envoi officiel a été donné au Sommet du G7.
Avant la première session de travail, M. Carney a dit aux alliés réunis qu'ils allaient avoir des «discussions ouvertes et franches».
«Nous n'allons peut-être pas être d'accord sur absolument chaque enjeu, mais là où nous pourrons coopérer, nous allons faire une énorme différence», a-t-il prédit.
Contrairement à 2018, le gouvernement canadien tente par tous les moyens de parvenir à faire une démonstration d'unité au sein du G7.
Plutôt que de chercher à faire signer par tous un seul communiqué conjoint final, le Canada mise sur une série de déclarations communes plus courtes sur des sujets individuels.
Ottawa s'attend à un total de huit déclarations.

