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On ne sait pas ce qu'il adviendra des millions de dollars qu'Ottawa avait envoyés à l'agence, surnommée USAID.
Le secteur de l'aide humanitaire du Canada se prépare à des problèmes cataclysmiques dans le monde entier et demande à Ottawa de l'aider à combler des lacunes alors que Washington ralentit les activités de l'Agence des États-Unis pour le développement international.
De nombreux projets canadiens sont dans les limbes alors que le plus grand bailleur de fonds de l'aide au monde gèle le financement des programmes multilatéraux. On ne sait pas ce qu'il adviendra des millions de dollars qu'Ottawa avait envoyés à l'agence, surnommée USAID aux États-Unis.
La coalition Coopération Canada affirme que des millions de personnes sont subitement privées de fournitures vitales.
«L'impact de cette situation est catastrophique, pour des milliers et probablement des millions de personnes dans le monde. Cela oblige le Canada et les Canadiens à réfléchir au type de pays que nous voulons être.»
Le président américain Donald Trump a chargé son allié milliardaire Elon Musk de réduire le budget américain. Cela a entraîné un gel de 90 jours de la plupart des aides étrangères américaines, en attendant une révision visant à garantir que les dépenses correspondent aux intérêts américains. Des milliers d'employés ont été mis en congé payé, bien que les tribunaux examinent ces ordonnances.
De nombreux reportages ont contredit les affirmations du secrétaire d'État américain Marco Rubio selon lesquelles la plupart des programmes de cette agence à l'étranger fonctionnent toujours grâce à des dérogations.
L'Associated Press a rapporté des exemples, vendredi dernier, comme 450 millions $ US de nourriture cultivée par des agriculteurs américains – suffisants pour nourrir 36 millions de personnes – qui n'ont pas été payés et donc pas livrés. Environ 1,6 million de personnes déplacées par la guerre dans la région soudanaise du Darfour sont privées des fonds nécessaires pour faire fonctionner les pompes à eau dans le désert.
Coopération Canada représente des dizaines d'organismes canadiens à but non lucratif travaillant dans le développement international et l'aide humanitaire, dont beaucoup gèrent des projets qui fonctionnent à partir de systèmes exploités par l'USAID ou des agences des Nations unies qui bénéficient d'un financement américain important.
«Beaucoup de ces programmes devront arrêter», a déclaré Mme Higgins à propos des programmes canadiens.
Parmi les programmes touchés figurent ceux fournissant de la médecine d’urgence, l’éducation de base et la lutte contre la faim. Les organisations tentent donc de repenser leurs programmes et de collaborer avec des organisations d’autres pays pour tenter de combler les lacunes.
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Mme Higgins a affirmé qu’Affaires mondiales Canada avait pris contact avec le secteur de l’aide pour aider à gérer les perturbations, mais que les choses s’effondrent déjà.
«Des partenaires essentiels, qui participent à la mise en œuvre de ces projets, ferment leurs portes», a-t-elle soutenu.
Affaires mondiales Canada rapporte un total de 40 millions $ de projets de développement répertoriés comme actuellement opérationnels et dans lesquels Ottawa a financé l’exécution par l’USAID. Ces projets comprenaient l’adaptation au changement climatique dans les bassins hydrographiques péruviens et un fonds qui aide les militants LGBTQ+ fuyant la violence.
Affaires mondiales Canada n’a pas fourni le statut de chaque projet, y compris la part du financement canadien alloué à l’USAID qui n’a pas encore été dépensée.
«Affaires mondiales Canada évalue la situation à la suite des changements apportés à l'aide étrangère américaine, a écrit le porte-parole Louis-Carl Brissette Lesage. Aucune autre décision n'a été prise pour le moment, et nous aurons plus à dire à mesure que la situation évoluera.»
L'Agence des États-Unis pour le développement international n'a pas répondu à un courriel de La Presse Canadienne.
Le bureau du ministre du Développement international Ahmed Hussen a écrit dans une déclaration qu'Ottawa est «profondément préoccupé» après des décennies de partenariat avec l'USAID.
«La perte du leadership et des ressources de l'USAID représente un recul dangereux qui met en péril des décennies de progrès dans la lutte contre les inégalités, la famine, les pandémies et l'autoritarisme», a écrit la porte-parole Olivia Batten.
«Les défis mondiaux exigent une action collective, et nous continuerons à faire notre part en forgeant de nouveaux partenariats qui soutiennent la paix, la sécurité et la prospérité pour tous.»
La ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly a déclaré vendredi dernier qu'elle prévoyait «assurément» discuter de l'USAID cette semaine avec M. Rubio, qui supervise l'agence sur une base intérimaire.
Les deux politiciens doivent se rencontrer lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 que Mme Joly présidera en Allemagne, en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité.
Kate Higgins a fait valoir qu'il était «essentiel» que le Canada saisisse cette occasion «pour faire preuve de leadership à ce moment très déstabilisant de l'histoire mondiale».
La ministre Joly a déclaré à la Chambre de commerce d'Halifax que le retrait des États-Unis de l'aide étrangère ne ferait que donner plus d'influence aux adversaires dans le monde en développement.
«J'ai mes propres opinions sur ce que fait l'administration américaine avec l'aide américaine, mais je garderai ces opinions pour moi, pour des raisons évidentes», a-t-elle soutenu vendredi dernier.
«Lorsque nous créons un vide, seules la Chine et la Russie peuvent en profiter.»
Mme Higgins espère que les Canadiens seront à la hauteur de leur réputation de pays compatissant «qui comprend que ce qui se passe dans d'autres pays a des conséquences directes sur notre propre sécurité et notre prospérité».