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Des secouristes Soudanais extraient 370 corps après un éboulement au Darfour

En raison des difficultés d’accès des ONG internationales, les opérations sont intégralement menées par les habitants.

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Sur cette photo prise le lundi 1er septembre 2025, des personnes se rassemblent sur le site d'un glissement de terrain survenu le 31 août, qui a détruit le village de Tarasin dans les montagnes Marrah, au Darfour central, au Soudan. (Sudan Liberation Movement/Army via AP)

Les recherches dans la coulée de boue qui a dévasté un village isolé du Darfour, dans l’ouest du Soudan en guerre, ont permis de retrouver 370 corps ensevelis, a indiqué jeudi un dirigeant local.

La catastrophe, survenue dimanche après des pluies torrentielles, a fait des centaines de morts dans le village de Tarasin, niché dans une vallée difficilement accessible du massif du Jebel Marra, selon l’ONU.

Jusqu’à 1 000 personnes pourraient avoir été tuées selon l’ONU mais le nombre de victimes et l’étendue des dégâts restent très difficile à évaluer dans cette zone difficile d’accès en grande partie contrôlée par les rebelles du Mouvement de l’Armée de Libération du Soudan (MLS).

«Nous avons retrouvé 370 corps, que nous avons inhumés. D’autres sont encore coincés sous les rochers et certains ont été emportés par les inondations», a déclaré Ibrahim Souleïmane, un chef de la localité de Daramo, où le village est situé, dans une vidéo diffusée par le MLS.

Ce groupe armé dirigé par Abdelwahid al-Nour est jusqu’à présent resté essentiellement à l’écart des combats meurtriers qui opposent depuis 2023 l’armée soudanaise aux redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Des images publiées par le groupe rebelle jeudi montrent des habitants et des secouristes réunis dans un site d’inhumation de fortune, priant pour les victimes.

Plus loin, certains d’entre eux creusent à mains nues dans une épaisse couche de boue, d’arbres déracinés et de poutres brisées pour en extraire des corps.

En raison des difficultés d’accès des ONG internationales, les opérations sont intégralement menées par les habitants, des membres du MLS et des membres comité de résistance local — l’un des centaines de groupes de volontaires qui documentent les atrocités du conflit.

Cette tragédie vient frapper un pays ravagé par un conflit qui a éclaté en avril 2023, ayant fait des dizaines de milliers de morts, provoqué le déplacement ou la fuite à l’étranger de millions d’habitants et entraîné ce que l’ONU décrit comme la «pire crise humanitaire au monde» avec l’état de famine déclaré dans plusieurs zones et une épidémie de choléra, qui touche