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Des municipalités bilingues passent à l'action face à la baisse de la population anglophone au Québec

«Je suis fière de vivre dans une ville totalement bilingue.»

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L'hôtel de ville de la ville de Gore dans les Laurentides. (Ville de Gore via CTV News Montreal)

Le recensement canadien de 2021 a montré que le nombre de Québécois dont la langue maternelle est l'anglais a continué à diminuer, et plusieurs municipalités où les locuteurs de langue maternelle anglaise étaient autrefois majoritaires sont maintenant passées sous le seuil des 50 %.

En tant que maire de la ville de Gore, dans les Laurentides, Scott Pearce a affirmé qu'il avait été le premier à constater ce déclin.

Ce texte est une traduction d'un contenu de CTV News

«Lorsque j'ai pris mes fonctions il y a 20 ans, les premières années, plus de 50% de la population était anglophone. Aujourd'hui, nous n'en sommes plus qu'à environ 20%», a-t-il indiqué.

C'est l'une des nombreuses communautés des Laurentides ayant de profondes racines anglophones qui a connu un déclin. Mais le déclin se produit également sur l'île de Montréal.

Selon la façon dont on interprète les données du dernier recensement, des villes comme Westmount, Pointe-Claire et Beaconsfield sont déjà ou sur le point de passer sous la barre des 50%.

Jack Jedwab, président de l'Association d'études canadiennes, estime que ces chiffres ne sont pas surprenants, mais qu'il convient de les interpréter avec prudence.

«Sur la base de la langue maternelle, ils diminuent dans tous les domaines», a-t-il soutenu. «Le gouvernement affirme que le pourcentage de francophones diminue également dans certains endroits, parce que l'immigration, qui provient en grande partie de personnes dont la langue maternelle n'est ni l'anglais ni le français, les allophones, a augmenté et continue d'augmenter.»

En vertu de l'ancienne loi linguistique, la loi 101, les municipalités qui tombaient en dessous du seuil de 50 % d'anglophones perdaient automatiquement leur statut bilingue. La nouvelle loi sur les langues, le projet de loi 96, permet aux municipalités qui se situent en dessous du seuil de 50 % de conserver leur statut à condition d'adopter une résolution en ce sens au sein du conseil municipal.

L'Office québécois de la langue française a confirmé à CTV News que 48 des municipalités où l'anglais n'était plus la langue maternelle de la majorité ont adopté des résolutions pour conserver leur statut bilingue.

Cela inclut la ville de Gore, ainsi que Westmount, autrefois considérée comme un bastion anglophone de la ville.

«Les gens étaient très, très inquiets au début, lorsque le gouvernement a lancé cette initiative, parce que nous n'étions pas sûrs de ce que cela signifiait et les implications», a mentionné Christina Smith, mairesse de Westmount.

«Je suis fière de vivre dans une ville totalement bilingue.»
- Christina Smith, mairesse de Westmount

Selon elle, le maintien de ce statut garantit que les factures d'impôts, les bulletins d'information et les autres documents officiels de la ville peuvent être rédigés en anglais et en français, ce qui est important pour la population âgée de la ville. Toutes les communications avec le gouvernement se font uniquement en français, ce que Mme Smith soutient, ajoutant que le nombre de résidents bilingues à Westmount ne cesse d'augmenter.

«Nous sommes vraiment impliqués dans la vie des gens et, vous savez, ils ont affaire à nous pour les permis, pour savoir où ils vont garer leur voiture, comment ils vont gérer leur maison, dans quelle équipe de soccer ou de hockey leur enfant va jouer», a-t-elle ajouté.

Scott Pearce est du même avis.

«Je représente neuf municipalités et cinq d'entre elles ont un statut bilingue », a-t-il affirmé. «Nous disons toujours que nous n'avons pas de communauté anglaise ou française. Nous avons simplement notre communauté, nous nous entendons bien et ce n'est pas un problème.»

CTV News

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