Patrouille

Des migrants toujours portés disparus après un accident près de la frontière

La GRC confirme qu’elle n’a pas encore appréhendé les migrants et ajoute que l’enquête se poursuit.

Publié

(Christinne Muschi/The Canadian Press)

La GRC poursuit ses recherches pour retrouver un groupe de migrants sans papiers impliqués dans une collision près de la frontière canado-américaine dimanche.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News

Selon la Sûreté du Québec (SQ), environ 10 à 12 migrants se trouvaient à bord d’un VUS à sept places qui s’est renversé après avoir heurté un autre VUS près de Hemmingford, au Québec, à quelques kilomètres au nord de la frontière avec l’État de New York.

Quatre migrants ont été retrouvés sur les lieux et transportés à l’hôpital avec des blessures qui ne mettent pas leur vie en danger. Les autres ont pris la fuite à pied avant l’arrivée des autorités.

Le conducteur du deuxième VUS, un Américain de 48 ans, a été arrêté pour conduite avec facultés affaiblies. La police a indiqué qu’il y avait au moins un passager dans son véhicule au moment de l’accident.

Frantz André, porte-parole et coordinateur du Comité d’action des personnes sans statut, une organisation montréalaise qui défend les personnes sans statut légal au Canada, a déclaré que des incidents comme celui-ci risquaient de se multiplier à mesure que la rhétorique anti-immigration s’intensifie aux États-Unis.

«Les gens fuient les États-Unis parce qu’ils sont menacés d’expulsion, car ils bénéficiaient du programme TPS (statut de protection temporaire) ou du programme de libération conditionnelle humanitaire, qui a été annulé. Les gens fuient les États-Unis et font appel à des passeurs», a expliqué M. André.

Le trafic de migrants est une activité lucrative, mais qui comporte des risques élevés, selon les défenseurs des droits de l’homme.

«Ils devront se cacher pendant 14 jours avant de pouvoir demander l’asile. Et cela aussi est préoccupant, car ils peuvent être maltraités pendant qu’ils se cachent. Je m’inquiète donc pour eux.»

En vertu de l’Entente sur les tiers pays sûrs (ETPS) entre le Canada et les États-Unis, les migrants qui entrent au Canada depuis les États-Unis ne peuvent généralement pas demander le statut de réfugié à moins d’avoir séjourné dans le pays pendant au moins 14 jours. Ceux qui font leur demande plus tôt peuvent être renvoyés.

La semaine dernière, l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a déclaré avoir enregistré une augmentation du nombre de migrants au poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle depuis le début de l’année.

Du 1er janvier au 6 juillet, 8396 demandes d’asile ont été traitées au point d’entrée de Lacolle, contre 4613 au cours de la même période l’année dernière.

De plus, l’agence a enregistré 761 demandes à Lacolle au cours des six premiers jours de juillet, contre 149 au cours de la même période en 2024.

«Il y en a certainement plus, car ceux qui entrent illégalement ne sont pas comptés. Il y en aura donc certainement d’autres. Nous sommes le 14 juillet, donc si nous extrapolons, nous parlons peut-être de 2000 personnes et plus, car nous ne connaissons pas le nombre de jours écoulés», a dit M. André.

André a souligné que les modifications apportées à l’ETCS en 2023 ont rendu plus difficile pour les migrants de demander l’asile au Canada, les poussant à prendre des risques qui pourraient mettre leur vie en danger.

«Le Canada n’est plus le pays qu’il était. Nous étions tellement plus accueillants. En fermant Roxham Road, ils ont créé la situation actuelle, où des gens meurent à la frontière», a-t-il déclaré.

Dans un communiqué, la GRC a déclaré qu’elle n’avait pas encore appréhendé les migrants, ajoutant que l’enquête se poursuivait avec l’aide de la SQ et de l’ASFC.

Avec des informations de Swidda Rassy et Joe Lofaro.

CTV News

CTV News

Journaliste