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Des frappes russes font deux morts, alors que l'Ukraine entre dans son 20e mois de guerre
Des frappes aériennes russes ont tué deux personnes et blessé huit autres dans la province de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, a rapporté dimanche le gouverneur de la région, alors que la guerre en Ukraine entre dans son 20e mois.
Le gouverneur Oleksandr Prokoudine a déclaré que les forces russes ont frappé la ville de Beryslav, dimanche, détruisant un nombre indéterminé de maisons privées. Une femme a été tuée et trois personnes ont été blessées, dont un policier, a-t-il précisé.
Une autre frappe aérienne a tué un homme de 67 ans dans le village de Lviv, a indiqué le gouverneur Prokoudine, sans préciser le type d'armes utilisées dans l'attaque.
Dans la ville de Kherson, la capitale de la région, cinq personnes au total ont été blessées, dimanche, à la suite de bombardements russes répétés, a dit le gouverneur.
Les communautés touchées sont toutes deux situées dans la partie de la région de Kherson sous contrôle ukrainien, où le fleuve Dniepr, qui traverse la province, a marqué une ligne de bataille depuis le retrait des troupes russes de l'autre côté, en novembre 2022. Une retraite, qui a remonté le moral du pays envahi.
Les Russes se sont regroupés sur la rive est du fleuve et bombardent régulièrement les villes et villages situés de l'autre côté du cours d'eau, notamment la ville de Kherson, occupée au début de la guerre, mais reprise par les forces ukrainiennes il y a plus de dix mois.
Dans une autre région ukrainienne de première ligne, Donetsk, les autorités russes ont imposé, dimanche, une série de restrictions dans les zones occupées : un couvre-feu à partir de 23h jusqu'à 4h en semaine, une interdiction de tout rassemblement ou manifestation, et la censure militaire de toute correspondance, message en ligne et conversation téléphonique. Il n’était pas clair dans l’immédiat comment une telle censure serait appliquée.
En Russie, un drone ukrainien a frappé un bâtiment administratif de la ville de Koursk et a «légèrement endommagé» le toit, a rapporté le gouverneur régional Roman Starovoit. Il n’a fait état d’aucune victime, et n'a pas indiqué ce qui se trouve dans le bâtiment.
Des reportages de médias russes et ukrainiens, non confirmés, ont indiqué qu'il s'agissait des bureaux de la branche de Koursk de la principale agence de sécurité russe, le Service fédéral de sécurité, également connu sous le nom de FSB.
La région russe de Koursk, frontalière avec l’Ukraine, est également une cible fréquente d’attaques. La frappe de drone de dimanche a eu lieu alors que les habitants commémoraient l'anniversaire de la fondation de la capitale régionale.
Les autorités ukrainiennes, qui habituellement ne reconnaissent pas leur responsabilité dans les attaques sur le territoire russe, n'ont pas émis de commentaires dans l'immédiat.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky revenait d'Amérique du Nord, où il s'est adressé à l'Assemblée générale des Nations unies et a effectué sa première visite en temps de guerre au Canada. Dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux samedi, M. Zelensky a déclaré qu'il s'était arrêté en Pologne, alors qu'il rentrait en Ukraine, pour remettre des récompenses d'État à deux volontaires polonais.
M. Zelensky n'a apparemment rencontré aucun responsable polonais, mais dans un message publié sur X, anciennement Twitter, il a remercié la Pologne pour «son soutien et sa solidarité inestimables, qui aident à défendre la liberté de toute notre Europe».
La Pologne a accueilli un grand nombre de réfugiés ukrainiens et est un fervent partisan de l’Ukraine, son pays voisin, depuis que le président russe Vladimir Poutine a envoyé des troupes dans le pays le 24 février 2022. Cependant, un différend commercial a récemment mis à l’épreuve les relations entre Kyiv et Varsovie.
Le gouvernement ukrainien a déposé, ce mois-ci, une plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce contre la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie pour avoir interdit les importations de produits agricoles ukrainiens, qui sont importants pour l’économie meurtrie de ce pays fatigué par la guerre.
Les trois pays membres de l’Union européenne se sont hérissés de cette décision. Le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a répondu en déclarant que son pays «ne transférait plus d'armes vers l'Ukraine parce que nous nous armons désormais des armes les plus modernes».
Ses remarques ont amené plusieurs personnes à se demander si la détermination occidentale à soutenir l’Ukraine dans la guerre contre la Russie est en train de faiblir.