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Des frappes israéliennes font 33 morts à Gaza, après l'annonce de la famine

L'armée israélienne n'a pas immédiatement répondu aux questions concernant ces décès.

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Somoud Wahdan regarde la caméra tandis qu'elle et son enfant attendent l'arrivée des camions d'aide humanitaire à Gaza, le 25 juillet 2025. Somoud Wahdan regarde la caméra tandis qu'elle et son enfant attendent l'arrivée des camions d'aide humanitaire à Gaza, le 25 juillet 2025. (Abdel Kareem Hana/Associated Press)

Au moins 33 personnes, parmi lesquelles des Palestiniens réfugiés dans des tentes ou à la recherche d'aide alimentaire, ont été tuées samedi à Gaza par des frappes et des tirs israéliens, selon des hôpitaux locaux. Le monde était simultanément confronté à l'annonce exceptionnelle d'une famine qui sévit désormais dans la plus grande ville de Gaza.

La déclaration de la plus grande autorité mondiale en matière de crises alimentaires sur la famine a incité les gouvernements et les organisations humanitaires à intensifier leurs appels à Israël pour que le pays mette fin à son offensive de 22 mois sur Gaza, déclenchée par les attaques du Hamas du 7 octobre 2023. 

Les organisations humanitaires avertissent depuis des mois que la guerre et les restrictions imposées par Israël à l'approvisionnement alimentaire de Gaza provoquent la famine parmi les civils.

Israël a dénoncé la déclaration de famine comme un mensonge et l'armée poursuit ses préparatifs pour s'emparer de la ville de Gaza. Les efforts en vue d'un cessez-le-feu susceptible de prévenir l'offensive sont suspendus, les médiateurs attendant les prochaines étapes d'Israël.

Les frappes israéliennes ont fait au moins 14 morts dans le sud de la bande de Gaza tôt samedi, selon les registres de la morgue et les responsables de la santé de l'hôpital Nasser. 

Les responsables ont indiqué que les frappes visaient des tentes abritant des personnes déplacées à Khan Younès, qui sont devenues le foyer de centaines de milliers de personnes ayant fui d'autres zones de Gaza. Plus de la moitié des victimes étaient des femmes et des enfants.

Dans le nord de Gaza, des tirs israéliens ont tué au moins cinq demandeurs d'aide samedi près du point de passage de Zikim avec Israël, par où les convois de l'ONU et d'autres agences entrent dans l'enclave, ont indiqué à l'Associated Press (AP) des responsables de la santé de l'hôpital Sheikh Radwan.

Six personnes ont été tuées samedi dans d'autres attaques contre Gaza, selon des hôpitaux et le Croissant-Rouge palestinien.

L'armée israélienne n'a pas immédiatement répondu aux questions concernant ces décès.

L'annonce de la famine accentue la pression

Un rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) a indiqué vendredi que la ville de Gaza est en proie à une famine susceptible de s'étendre si les combats et les restrictions à l'aide humanitaire se poursuivent.

Il s'agit d'une déclaration très rare de la part du groupe, sa première au Moyen-Orient, qui intervient après qu'Israël a imposé un blocus de deux mois et demi à Gaza plus tôt cette année, puis a facilité l'accès en se concentrant sur un nouveau fournisseur d'aide privé soutenu par les États-Unis, la Fondation humanitaire de Gaza (GHF).

En réponse à l'indignation mondiale suscitée par des images d'enfants émaciés, Israël a autorisé ces dernières semaines des parachutages et un nouvel afflux d'aide par voie terrestre. Cependant, l'ONU et d'autres agences humanitaires affirment que la nourriture arrivant à Gaza est encore largement insuffisante.

Des journalistes de l'AP ont constaté le chaos et des problèmes de sécurité sur les routes menant aux livraisons d'aide, et des rapports ont fait état de tirs de troupes israéliennes sur des demandeurs d'aide. L'armée israélienne soutient tirer des coups de semonce si des individus s'approchent des troupes ou représentent une menace pour les soldats.

L'IPC a indiqué que près d'un demi-million de personnes à Gaza, soit environ un quart de la population, sont confrontées à une faim catastrophique, qui en met beaucoup en danger de mort. L'IPC a ajouté que la faim a été aggravée par les déplacements importants de population et l'effondrement de la production alimentaire.

Le cabinet du premier ministre Benyamin Nétanyahou a dénoncé le rapport de l'IPC comme un «mensonge éhonté» et accuse le Hamas d'affamer les otages. Israël affirme avoir autorisé l'entrée d'une aide humanitaire suffisante pendant la guerre.

Approche de l'offensive dans la ville de Gaza

Alors que des troupes terrestres sont déjà actives dans des zones stratégiques, l'opération de grande envergure dans la ville de Gaza pourrait débuter d'ici quelques jours.

L'organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) a déclaré samedi que ses cliniques autour de la ville de Gaza accueillent un nombre élevé de patients, les habitants fuyant les récents bombardements. 

L'organisme a dit dans un communiqué que «les frappes forcent une fois de plus les habitants, y compris le personnel de MSF, à fuir leurs foyers, et nous constatons des déplacements de population dans toute la ville de Gaza». 

 

L'armée israélienne a indiqué que des troupes interviennent aux abords de la ville de Gaza et dans le quartier de Zeitoun.

Israël affirme que la ville de Gaza reste un bastion du Hamas, avec un réseau de tunnels utilisés par les militants. La ville abrite également des centaines de milliers de civils, dont certains ont déjà fui d'ailleurs.