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Cinq dindons sauvages ont élu domicile dans la cour d’un CPE sans invitation et refusent de quitter, à l’exaspération de la direction et des enfants.
Cinq dindons sauvages ont élu domicile dans le grand peuplier de la cour du CPE Domaine St-Sulpice dans le quartier Ahuntsic à Montréal, privant 78 enfants.
Alors que les instances gouvernementales se renvoient la balle, la direction du centre pour la petite-enfance se tourne une dernière fois vers l’arrondissement.
«Les parents sont en train d’envoyer en masse des courriels […] parce qu’on a essayé de se débrouiller», mais c’est impossible d’obtenir de l’aide, explique Nancy Morin, directrice.
Debout, elles sont plus grandes qu’un enfant de trois ans, relate-t-elle.
Le problème? Les déjections des oiseaux qui sont dans l’arbre de la cour causent un enjeu de salubrité. Le terrain du CPE est en gazon synthétique. La directrice de l’établissement ne veut pas de mal aux oiseaux, mais souhaite qu’ils soient déplacés. «On cohabite bien avec la nature», insiste-t-elle. «Ce n’est pas contre les dindons, mais ce n’est pas un endroit propice pour [eux]». Les excréments endommagent la cour qui venait d’être rénovée au coût de 100 000 dollars l’an dernier. Le CPE s’inquiète de ne pas pouvoir récupérer certains coûts des assurances alors que la situation piétine.
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Entre le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville et la Société de protection des animaux, la balle est renvoyée au CPE Domain St-Sulpice d’un côté à l’autre pour régler le problème. «On tourne en rond comme une toupie», décrit-elle, découragée de la situation.
De son côté, Émilie Thuillier, la mairesse de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville, a déjà rencontré Mme Morin. Selon son attachée de presse, la mairesse lui aurait exposé «les limites juridictionnelles de l’arrondissement en ce qui a trait à la gestion de la faune sauvage en milieu urbain». La Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune interdit la municipalité de capturer ou de relocaliser les animaux sauvages, tels que les dindons, les moufettes ou même les ratons laveurs.
Or, un dénouement heureux attend peut-être les enfants privés de leur cour arrière depuis deux mois: les bêtes à plumes ne sont pas venues jeudi soir, une première depuis le mois de septembre. «Va-t-on avoir le plus beau des cadeaux de Noël? Celui de les voir disparaître pour l’hiver?», lance Mme Morin, exaspérée.