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Des colons israéliens attaquent deux villages palestiniens en Cisjordanie

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent deux camions calcinés en flammes et un bâtiment voisin en feu.

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L'armée israélienne est déployée sur la route principale menant aux oliveraies palestiniennes après avoir utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des militants étrangers et des agriculteurs qui récoltaient leurs olives, dans la ville de Turmus Ay... L'armée israélienne est déployée sur la route principale menant aux oliveraies palestiniennes après avoir utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des militants étrangers et des agriculteurs qui récoltaient leurs olives, dans la ville de Turmus Ayya, en Cisjordanie, le mardi 28 octobre 2025. (Nasser Nasser/Associated Press )

Des dizaines de colons israéliens masqués ont attaqué deux villages palestiniens du nord de la Cisjordanie mardi. Ils ont incendié des véhicules et d'autres biens avant d'affronter des soldats israéliens envoyés pour mettre fin à leurs attaques, ont indiqué des responsables israéliens et palestiniens.

Il s'agit du dernier épisode d'une série d'attaques violentes perpétrées récemment par de jeunes colons en Cisjordanie.

La police israélienne a annoncé l'arrestation de quatre Israéliens pour ce qu'elle a qualifié de «violence extrémiste», tandis que l'armée israélienne a fait état de quatre Palestiniens blessés. La police et le Shin Bet, le service de sécurité intérieure israélien, ont annoncé l'ouverture d'une enquête.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent deux camions calcinés en flammes et un bâtiment voisin en feu. La violence des colons a fortement augmenté depuis le début du conflit à Gaza, il y a deux ans. Les attaques se sont intensifiées ces dernières semaines, alors que les Palestiniens récoltent leurs olives dans le cadre d'un rituel annuel.

La semaine dernière, le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a signalé un nombre d'attaques de colons israéliens contre des Palestiniens en Cisjordanie plus élevé en octobre que durant tout autre mois depuis le début de ses relevés en 2006. Plus de 260 attaques ont été recensées, selon l'OCHA.

Plus tôt mardi, des dizaines de milliers d'Israéliens ont assisté aux funérailles d'un soldat israélien dont la dépouille était retenue à Gaza depuis 11 ans. La foule dense a bloqué les rues avoisinantes, brandissant des drapeaux israéliens.

L'inhumation du lieutenant Hadar Goldin a marqué un moment d'apaisement pour sa famille, qui avait parcouru le monde dans le cadre d'une campagne publique pour son rapatriement. Cette forte mobilisation témoigne également de l'importance de cette affaire pour l'opinion publique israélienne, où le nom de M. Goldin est devenu emblématique durant la lutte pour le retour de sa dépouille.

Le Hamas a restitué ses restes dimanche, conformément à l'accord de cessez-le-feu négocié par le président américain Donald Trump et entré en vigueur le mois dernier. Les corps de quatre otages pris lors de l'attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza.

Violences en Cisjordanie

Des Palestiniens et des défenseurs des droits de la personne accusent l'armée et la police israéliennes de ne pas avoir su mettre fin aux attaques des colons. Le gouvernement israélien est dominé par des colons de Cisjordanie, et les forces de police sont placées sous la tutelle du ministre Itamar Ben-Gvir, un chef de file des colons à la ligne dure.

Mardi, l'armée a rapporté que ses soldats avaient initialement riposté à des attaques de colons dans les villages de Beit Lid et Deir Sharaf. Selon elle, les colons se sont réfugiés dans une zone industrielle voisine et ont attaqué les soldats dépêchés sur place, endommageant un véhicule militaire.

Muayyad Shaaban, responsable palestinien de la Commission de résistance au mur et aux colonies, a affirmé que les colons avaient incendié quatre camions laitiers, des terres agricoles, des cabanes en tôle et des tentes appartenant à une communauté bédouine locale.

Il a déclaré que ces attaques s'inscrivaient dans une campagne visant à chasser les Palestiniens de leurs terres et a accusé Israël d'accorder protection et impunité aux colons. Il a appelé à des sanctions contre les groupes qui «parrainent et soutiennent le projet terroriste de colonisation».

Le président français Emmanuel Macron a dénoncé ces attaques lors de sa rencontre avec le président palestinien Mahmoud Abbas à Paris, mardi.

«La violence des colons et l'accélération des projets de colonisation atteignent de nouveaux records qui menacent la stabilité de la Cisjordanie et constituent des violations du droit international», a-t-il soutenu.

L'accès à la nourriture difficile 

Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé mardi que le nombre de Palestiniens tués à Gaza s'élevait à 69 182. Ce bilan, généralement considéré comme fiable par les experts indépendants, ne fait pas de distinction entre les militants et les civils, mais le ministère précise que plus de la moitié des victimes étaient des femmes et des enfants.

Dans le centre de Gaza, des Palestiniens déplacés affirment dépendre toujours fortement des soupes populaires pour leur unique repas quotidien. La flambée des prix et le manque de revenus les empêchent de subvenir à leurs besoins essentiels.

Dans le camp de réfugiés de Nuseirat, mardi, des dizaines de personnes, pour la plupart des enfants, faisaient la file avec des casseroles vides devant une soupe populaire, attendant d'obtenir du riz, le seul aliment disponible ce jour-là.

«Les roquettes et les avions ont cessé de voler, mais la hausse du coût de la vie est l'arme la plus redoutable utilisée contre nous», a témoigné Mohamed al-Naqlah, un Palestinien déplacé vivant à Nuseirat.