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Au Canada, des rassemblements auront lieu d’un océan à l’autre afin de commémorer l’incident du 8 janvier 2020, où 176 personnes ont perdu la vie.
Les familles endeuillées des victimes du vol PS752 ont marqué dimanche les trois ans de la tragédie en participant à des rassemblements prévus dans 12 grandes villes canadiennes, ainsi que dans 26 pays un peu partout sur la planète.
Au Canada, des rassemblements ont eu lieu d'un océan à l'autre - de Vancouver à St. John's - afin de commémorer l'incident du 8 janvier 2020, où 176 personnes sont mortes quand l'armée iranienne a abattu un avion de la compagnie Ukraine International Airlines.
L'avion, qui partait en direction de l'Ukraine, s'est écrasé peu de temps après son décollage de l'aéroport de Téhéran.
Dimanche, le plus grand événement s'est amorcé sur le coup de 11 heures à Toronto, où étaient prévues une visite de la galerie d'art et une cérémonie officielle organisée par l'Association des familles des victimes du vol PS752.
En après-midi, plusieurs ministres fédéraux ont assisté à une cérémonie privée lors de laquelle le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a salué les familles et les proches des victimes de la tragédie et assuré que le gouvernement fédéral travaillait pour tenir le régime iranien responsable.
«Cette tragédie s'est produite à cause du mépris haineux du régime pour la vie humaine. Votre deuil a été exacerbé par leur refus de rendre des comptes. Rien ne peut ramener vos proches, mais nous avons besoin de justice pour guérir», a-t-il déclaré en anglais.
Il a ajouté que le Canada avait ouvert une voie vers la résidence permanente pour permettre aux familles endeuillées d'être ensemble et de se supporter.
«On va continuer d'être là pour vous soutenir, et on va continuer de demander des comptes du régime iranien», a souligné M. Trudeau.
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Le 28 décembre dernier, le Canada s'était joint à d'autres pays, notamment le Royaume-Uni, la Suède et l'Ukraine, pour entamer le processus visant à soumettre le dossier du vol PS752 à la Cour internationale de justice. Le but de cette procédure est de forcer l'Iran à indemniser les familles des victimes.
«Si l'Iran ne collabore pas dans un délai de six mois, nous prendrons les mesures nécessaires pour amener l'affaire devant les tribunaux internationaux, où il y aura des conséquences», a précisé M. Trudeau lors de l'allocution.
Certains observateurs soutiennent toutefois que cette démarche aurait dû être entamée plus tôt et que la GRC aurait dû lancer une enquête criminelle pendant qu'Ottawa négociait avec Téhéran.
Justin Trudeau a terminé son discours en affirmant que le gouvernement fédéral avait banni `de façon permanente' l'entrée des hauts dirigeants iraniens qui souhaitaient trouver refuge au Canada.
«Notre gouvernement a imposé certaines des sanctions les plus sévères au monde contre le régime iranien et ses dirigeants. (...) Plusieurs d'entre vous sont venus ici pour bâtir une meilleure vie dans la paix et la justice. C'est ce que le peuple iranien mérite dans son propre pays», a-t-il déclaré.
Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, a également été invité à s'adresser à la foule. Réclamant des mesures plus sévères contre le régime iranien, il a demandé que le Corps des Gardiens de la révolution islamique soit ajouté à la liste des organisations terroristes.
«Il est épouvantable que trois ans après que cette organisation eut assassiné 85 de nos gens, elle peut avoir des activités au Canada en toute légalité», a-t-il déclaré.
La commémoration s'est conclue par une veillée à la chandelle à la place Mel Lastman, située non loin du lieu de la cérémonie.
En plus de servir d'hommages aux victimes de la tragédie, ces rassemblements ont aussi comme objectif de pousser Ottawa à adopter une position plus ferme envers l'Iran.
Le premier ministre Trudeau a par ailleurs rencontré les membres des familles endeuillées vendredi et a assuré qu'Ottawa lutterait sans relâche pour la vérité et la justice.
Environ 200 personnes se sont rassemblées devant l'Université McGill pour marquer le troisième anniversaire de la destruction du vol PS752 et pour protester contre le régime iranien.
Selon Nastaran Razmjoo, une manifestante qui a perdu un ami dans la tragédie, les autorités n'en ont pas fait assez pour les familles des victimes qui exigent justice.
«Cela fait trois ans depuis la destruction du vol PS752 par le Corps des Gardiens de la révolution islamique, et l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) n'a pris aucune mesure pendant toutes ces années, a dénoncé Mme Razmjoo. Il est important de mentionner que Farhad Parvaresh, le représentant de l'Iran à l'Organisation, travaille toujours là-bas, et il doit être renvoyé. Il est lié aux Gardiens de la révolution islamique.»
Les manifestants ont marché dans le froid glacial vers le bâtiment qui abrite l'OACI, situé au centre-ville de Montréal.
«Les familles sont en colère. Elles disent que ce que le gouvernement du Canada a fait n'est pas suffisant, a lancé Mme Razmjoo. Nous demandons à l'Organisation de l'aviation d'agir parce que le silence, c'est la violence. Des familles ont perdu leurs enfants et leurs amis. Tout le monde a perdu quelqu'un sur ce vol. C'est important qu'ils entendent notre voix.»